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Mission spatiale LISA : comment l'ESA va-t-elle s'y prendre pour «capturer les ondes gravitationnelles» ?

La mission LISA consistera à installer un observatoire spatial, l'interféromètre, à quelque 50 millions de kilomètres de la Terre. [X/esascience]

Ce jeudi 25 janvier, l'Agence spatiale européenne a donné son feu vert pour une nouvelle mission, destinée à capturer pour la première fois des ondes gravitationnelles depuis l'espace.

Semblables à des ondulations de l'eau à la surface d'un étang, les ondes gravitationnelles sont d'infimes déformations de l'espace-temps. Dans l'espoir de les capturer pour la première fois depuis l'espace, l'Agence spatiale européenne (ESA) a donné ce jeudi 25 janvier son feu vert à la mission LISA (Laser Interferometer Space Antenna).

Le lancement de cette dernière est prévu pour 2035, sur une fusée Ariane 6. Elle consistera à installer un observatoire spatial, l'interféromètre, à quelque 50 millions de kilomètres de la Terre.

Une existence prédite par Albert Einstein

Ce dernier sera composé de trois satellites formant un triangle équilatéral, et qui échangeront des faisceaux laser sur 2,5 millions de kilomètres de distance, soit plus de six fois la distance Terre-Lune. Le rôle de l'interféromètre sera de capter avec une sensibilité inégalée les ondes gravitationnelles qui déformeront les faisceaux laser.

Ces oscillations ont été prédites par Albert Einstein en 1916, puis détectées cent ans plus tard. Elles se propagent à la vitesse de la lumière et naissent sous l'effet d'événements cosmiques violents, tels que la collision de deux trous noirs.

Les ondes gravitationnelles sont donc liées à des phénomènes massifs, pourtant, leur signal est extrêmement ténu. En 2015, seul un premier frémissement bref avait été détecté par les détecteurs terrestres Ligo (Etats-Unis) et Virgo (Europe). Par la suite, un autre signal, plus étiré dans le temps, avait été capté en juin 2023 par un réseau mondial de télescopes au sol.

D'après Nora Lützgendorf, la principale scientifique du projet LISA citée sur le site de l'Esa, cette mission «est une entreprise qui n'a jamais été tentée auparavant». «Grâce à l'énorme distance parcourue par les signaux laser de LISA et à la superbe stabilité de ses instruments, nous sonderons des ondes gravitationnelles de fréquences plus basses que ce qui est possible sur Terre, découvrant des événements d'une autre échelle, jusqu'à l'aube des temps», a-t-elle promis.

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