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Pourquoi Boonen est-il si fort sur le Paris-Roubaix ?

Révélé par sa troisième place à Roubaix en 2002 dès ses débuts professionnels, l'Anversois est devenu le grand spécialiste des classiques des pavés puisqu'il compte désormais 7 succès au total dans le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.[AFP]

Le raid de 55 kilomètres du Belge Tom Boonen, vainqueur pour la quatrième fois de Paris-Roubaix, a marqué la 110e édition de la "reine des classiques". Explications.

Pourquoi Boonen s'est-il montré si supérieur ?

L'absence du Suisse Fabian Cancellara, le seul a priori qui puisse rivaliser (voire le dominer) sur les pavés, a ouvert la voie à Boonen qui, faut-il le rappeler, s'inscrit parmi les grands coureurs de l'histoire.

Révélé par sa troisième place à Roubaix en 2002 dès ses débuts professionnels, l'Anversois est devenu le grand spécialiste des classiques des pavés puisqu'il compte désormais 7 succès au total dans le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, les deux monuments de ce type de courses. Mieux que son aîné Johan Museeuw (6), mieux que les grands anciens, tous belges, Rik Van Looy, Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck (5).

Après deux saisons en demi-teinte et divers ennuis de santé (intervention chirurgicale à un genou, poignet cassé), Boonen, qui n'est âgé que de 31 ans, est redevenu conquérant. Son travail hivernal et sa réussite de début de saison, dès les courses exotiques (Tour de San Luis, Tour du Qatar), l'ont remis en selle et lui ont redonné confiance dans son sprint.

Le soutien de son équipe, à la peine depuis deux ans, n'a pu que le conforter. A l'intersaison, le groupe de Patrick Lefevere a intégré des coureurs habitués à scorer dans les courses par étapes (T. Martin, Leipheimer). Il a aussi renforcé son staff en recrutant un médecin -contesté mais non condamné, ont souligné des médias belges- qui a déjà travaillé auprès de nombreuses formations (Lampre, Euskaltel, Saunier Duval, Lotto). Au bilan, Omega Pharma a déjà enlevé 25 victoires, son total des deux saisons écoulées.

Pourquoi l'équipe de Patrick Lefevere réussit-elle à Roubaix ?

Si l'équipe de Lefevere accumule les succès dans Paris-Roubaix depuis son triplé mémorable de l'édition du Centenaire en 1996, elle le doit avant tout à sa culture de l'épreuve et à son effectif riche en spécialistes. Au-delà d'un seul leader, elle dispose le plus souvent de la supériorité numérique à l'avant de la course. Pour preuve, le nombre de ses coureurs vainqueurs (Museeuw par trois fois, Ballerini, Tafi, Knaven, Boonen à quatre reprises).

Dimanche, la formation dirigée par Wilfried Peeters a su s'adapter aux circonstances: "Quand Guillaume Van Keirsbulck a été éliminé de l'échappée matinale, nous avons discuté pour voir si nous tentions quelque chose dès que le vent serait favorable. Avec un vent de côté, Sylvain Chavanel a tenté sa chance. Le but était que Boonen le rejoigne mais notre Français a été victime d'une crevaison. Ensuite, Boonen est rapidement passé seul en tête. Nous étions encore loin de l'arrivée mais nous ne pouvions évidement plus nous relever. On n'abandonne pas un avantage de 45 secondes." Dominés physiquement, les adversaires de Boonen ont vite compris qu'ils allaient lutter pour la deuxième place.

Dans Paris-Roubaix, la formation belge dispose d'un matériel performant, d'une expérience hors pair, de coureurs plus que motivés et d'un leader emblématique. La dynamique créée est toutefois soumise aux aléas (nombreux) d'une course qui peut très vite prendre une tournure défavorable. En 2010, les hommes de Lefevere n'ont rien pu faire contre Cancellara. L'année suivante, ils ont accumulé les ennuis (chutes, crevaisons). A l'image de Boonen qui a jeté l'éponge, pour son seul abandon en onze participations.

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