En direct
A suivre

Marion Rolland : "Je vais être plus attendue"

Marion Rolland va étrenner son titre de championne du monde de descente ce week-end à Méribel. Marion Rolland va étrenner son titre de championne du monde de descente ce week-end à Méribel.[Fabrice Coffrini/AFP]

Sa carrière a pris la plus belle des trajectoires. A 30 ans, et après avoir vécu «des moments vraiment pénibles» notamment à l’issue des JO de Vancouver en 2010, Marion Rolland est devenue, il y a bientôt deux semaines à Schladming (Autriche), championne du monde de descente.

Voilà un titre, qu’aucune Française n’était parvenue à décrocher depuis 47 ans, qu’elle va étrenner pour la première fois ce week-end lors de l’épreuve de Coupe du monde à Méribel.

Devant un public qui n’aura d’yeux que pour sa championne, la skieuse des Deux Alpes entend bien «aller chercher un résultat». Histoire de prolonger son rêve doré.

 

Avez-vous réalisé la portée de votre exploit ?

J’ai mis du temps. J’ai commencé à réaliser une fois rentrée en France, avec notamment tous les messages que j’ai pu recevoir sur les réseaux sociaux. J’ai été hyper touchée.

 

Ce titre, est-ce un rêve qui s’est réalisé ?

Ça fait partie des rêves de tous les gamins quand ils commencent à faire du ski. Ils s’imaginent imiter les exploits des champions. J’ai eu la chance de le concrétiser. J’ai ma médaille d’or et mon titre de championne du monde. Et je le resterai parmi les plus grands sportifs français. C’est exceptionnel.

 

Comment avez-vous abordé cette course ?

C’est la course d’un jour. On a une chance tous les deux ans de devenir champion du monde. J’avais vraiment la gnac pour aller chercher la médaille, peu importe la couleur. J’avais envie de rien lâché.

 

Comment vous êtes-vous senti sur la piste ?

Pendant la course, je n’avais pas de très bonnes sensations, j’avais le ski qui décrochait à certains moments et j’étais en constante recherche de vitesse. Je me faisais malmener. Mais je me suis accrochée pour ne pas avoir de regrets. Et quand j’ai franchi la ligne d’arrivée et j’ai vu ce «gros» un en face de moi, j’ai commencé à y croire.

 

"C'est l'aboutissement de tout un travail surtout avec toutes les épreuves que j’ai dû endurer"

 

Avez-vous été portée par les exploits avant vous de Gauthier de Tessières et David Poisson ?

Bien sûr. Quand j’ai vu Gauthier, qui n’était pas supposé être là, j’étais tellement contente pour lui de le voir saisir sa chance pour décrocher une médaille d’argent. Et ensuite, David qui mate les Autrichiens, c’était hyper motivant. De les voir avec leur médaille, je me suis dit : «Moi aussi, je veux la mienne».

 

Est-ce une consécration ?

Il s’agit avant tout de l’aboutissement de tout un travail surtout avec toutes les épreuves que j’ai dû endurer. Je suis très fier d’avoir décroché cette médaille.

 

Parmi les moments difficiles, il y a eu cette blessure aux JO de Vancouver en 2010…

Ça a été compliqué. Il y a eu des moments vraiment pénibles. D’autant que ce n’est pas la blessure en elle-même qui était difficile à surmonter. Ce fut surtout plus compliqué sur le plan psychologique avec le retentissant mondial de ma blessure et les moqueries auxquelles j’ai dû faire face. Mais, c’est du passé maintenant...

 

Est-ce une nouvelle carrière qui commence ?

Ce titre m’offre surtout un nouveau statut, avec plus de poids. J’étais une bonne skieuse au niveau internationale, et maintenant je suis la championne du monde en titre. Je vais être plus attendue et il va falloir que j’aborde toutes les courses dans le même état esprit. A commencer par celle de ce week-end à Méribel.

 

Quels sont vos nouveaux objectifs désormais ?

Il va falloir que je travaille encore deux fois plus pour aller chercher d’autres victoires aussi belles. Je n’ai pas encore gagné d’épreuves en Coupe du monde, donc forcément je vais me fixer cette ambition. Et puis, il y a les JO à Sotchi (Russie) et je veux pouvoir prétendre à une médaille. Mais il me reste encore beaucoup de travail à fournir.

 

Comment s’est passé la reprise de l’entraînement ?

J’ai repris dès la fin de la semaine dernière à Méribel pour préparer au mieux l’épreuve de ce week-end. Il va falloir que je mette de côté toute cette ébullition pour replonger dans la saison. Il reste de belles choses à faire et il ne tient qu’à moi de poursuivre sur la même lancée. Surtout que je serais à domicile alors, pourquoi pas, en profiter pour aller chercher un résultat.

 

La pression ne sera-t-elle pas trop forte ?

Il y aura beaucoup de monde qui viendront pour voir la championne du monde et sa médaille d’or. Mais c’est une chance de pouvoir évoluer devant son public seulement quelques jours après mon titre. Et puis, c’est à moi de ne pas être trop dispersée et de rester concentrée sur ma descente.

 

Et aussi sur DirectMatin.fr

Marion Rolland championne du monde de descente

Les Bleus avec mention en ski et biathlon

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités