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La championne du monde d’échecs refuse de défendre son titre en Arabie Saoudite

En 2016, au Qatar, Anna Muzychuk remportait deux titres de championne du monde d'échecs rapide et Blitz [KARIM JAAFAR / AFP]
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L’Ukrainienne Anna Muzychuk refuse de se rendre au tournoi international organisé en Arabie Saoudite au nom de ses «principes», quitte à perde ses titres de championne du monde.

En refusant de se rendre au championnat «King Salman Rapid & Blitz 2017», organisé à Riyad du 26 au 30 décembre, la championne d'échecs, Anna Muzychuk, perd ses titres de championne du monde d'échecs dans deux catégories (parties rapides et Blitz), remportées à Doha, au Qatar en 2016

«Dans quelques jours je vais perdre mes deux titres de championne du monde, un par un. Uniquement parce que j’ai décidé de ne pas aller en Arabie Saoudite», a-t-elle écrit le 23 décembre dernier sur sa page Facebook.

L’athlète de 27 ans estime avoir la liberté de «ne pas porter une abaya», de «ne pas devoir sortir accompagnée» ou de ne pas se sentir comme une «créature inférieure».  Sa sœur Mariya, aussi joueuse d’échecs professionnelle, a décliné l'invitation pour les mêmes raisons.  

Selon le réglement négocié par la Fédération Internationale des échecs (FIDE), les joueurs sont autorisés pendant la compétition à porter un pantalon noir ou bleu foncé avec un col ouvert, outrepassant les règles normalement établies en Arabie Saoudite qui imposent aux femmes le port de vêtements amples et de robes longues appelées abayas. Il ne sera pas non plus demandé aux femmes de porter un voile pendant le championnat. 

Le tournoi boycotté par 150 joueurs

Selon le site i24News, près de 150 joueurs avaient l'intention de boycotter le tournoi, en raison du non respect des droits de l'homme dans ce pays ultra-conservateur. Ils protestent également contre l'impossibilité pour des joueurs issus de pays rivaux - Iran, Israël, Qatar - de simplement participer à la compétition. La sécurité des joueurs est également remise en question. 

Le simple fait de tenir un tournoi d’échecs, une première en Arabie Saoudite, reste très controversé. Deux ans plus tôt, le grand Mufti, l’un des plus hauts représentants religieux musulmans du pays, avait déclaré que le jeu était une perte de temps et alimentait la haine et les rivalités, contraire aux principes de l'Islam. 

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