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NBA : Pourquoi Paul George est le meilleur joueur du Thunder

Paul George est actuellement l'auteur de sa meilleure saison en carrière.[Harry How / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Après une première année difficile à Oklahoma City, Paul George est actuellement l’auteur de sa meilleure saison en carrière, et s'est imposé comme le joueur clef de la réussite actuelle du Thunder.

Superstar esseulée et mécontente lors de ses deux dernières saison à Indiana, Paul George a été transféré au Thunder en juillet 2017. Quelques jours plus tard, Carmelo Anthony suivait le même chemin en provenance de New York. L’euphorie de voir ce nouveau «Big Three» se créer sera toutefois de courte durée.

Après une saison en demi-teinte d'OKC, et une sortie sans panache au premier tour des playoffs face à Utah au printemps dernier, de nombreux observateurs prédisaient son départ imminent vers la destination de ses rêves, les Los Angeles Lakers, club où il avait la certitude de former un duo de choc avec LeBron James. Mais ça, c’était la théorie. A la surprise générale, dès le premier jour de signature des contrats, Paul George annonçait son choix de rester à OKC aux côtés de son nouveau meilleur ami, Russell Westbrook, arguant vouloir «finir le travail».

Quelques mois plus tard, difficile de ne pas donner raison à l’ailier du Thunder. OKC pointe actuellement à la troisième place de la conférence Ouest, et surfe sur une série de six victoires consécutives. Si son début de saison a été un peu poussif, Paul George s’est transformé depuis début décembre en astéroïde interstellaire semant le chaos dans le camp adverse. Il a également retrouvé l’intégralité de ses capacités défensives – il est le meilleur intercepteur de la ligue, juste devant Russell Westbrook – et ne rechigne jamais à s’occuper personnellement du meilleur joueur de l’équipe d’en face. Selon ESPN et son outil de mesure «Real Plus/Minus» – qui calcule l’impact offensif et défensif d’un joueur sur le terrain – la production de Paul George des deux côtés du terrain le place en première position par rapport au nombre de victoires apportées à son équipe, devant James Harden.

Avec une moyenne de 27,3 points/m, 8 rebonds/m, 4 passes décisives/m et 2,3 interceptions/m, il est l’auteur de sa meilleure saison en carrière. Pour mettre en perspective cette ligne statistique, seul Michael Jordan, lors de la saison 1988-1989, affichait une production similaire selon le site basketball-reference.com.

Un pilier défensif

Le Thunder possède la 2e meilleure défense de la ligue (à égalité avec Boston en date du 31 janvier, nldr), et Paul George est clairement l’élément central dans cet excellent résultat. Quand il est sur le terrain, avec ou sans Russell Westbrook, le Thunder se maintient au niveau de la meilleure défense de la NBA quoiqu’il arrive. Sans l’explosif meneur, l’efficacité défensive de l’équipe devient même irrespirable pour les adversaires (regardez la première ligne et le DEFRTG). Westbrook, a contrario, ne parvient pas à porter l’équipe quand Paul George est sur le banc (voir dernière ligne en bas de page) avec un «Net rating» de -5,8 points en l’absence de l’ailier.  

Toujours selon NBA/Stats.com, qui calcule l’impact défensif d’un joueur sur les résultats de son équipe, Paul George est deuxième de la NBA en «Defensive Win Share» (dernière colonne à droite), juste derrière Giannis Antetokounmpo. Tiens, en parlant de Giannis, qui se souvient de ça ? (OK, c'est juste un plaisir coupable, et totalement gratuit, et hors-sujet... mais quand même).

Ce qui interpelle le plus dans le jeu de Paul George en défense est son incroyable lecture du jeu, un coktail parfait d’anticipation et de patience. Face aux Sixers, le 19 janvier dernier, Paul George a realisé deux actions défensives qui résument parfaitement cela. Pris dans un écran avec Joel Embiid pour libérer Jimmy Butler sous le panier, l’ailier parvient habilement à s’extraire, et au lieu de courir comme un fou pour récupérer son joueur, il préfère ralentir pour laisser croire à Ben Simmons que l'action se déroule à merveille. Dès que celui-ci lance le ballon en direction de Butler, George accélère subitement, et s’empare tranquillement de la balle.

Plus tôt dans le match, T.J. McConnell tente de fixer la défense au centre de la raquette, et plutôt de bonne manière. Mais il fait l’erreur de sauter avant de faire sa passe (ne jamais faire une passe en sautant #basique). Regardez comment Paul George se place idéalement pour donner l’illusion au meneur que la ligne de passe est dégagée sur le côté en direction du sniper J.J. Redick. L’ailier sait que cette passe est sa seule solution, et une fois le ballon en vol, il s’en empare sans difficulté.

Paul George sait exactement ce qu’il fait en défense, et se montre d’une redoutable efficacité sur ce côté du terrain. A tel point qu’il pourrait tout à fait prétendre au titre de «meilleur défenseur de l’année» d’ici la fin de la saison s’il continue à ce rythme.

Ultra-efficace en attaque

Pendant que Russell Westbrook est englué dans une de ses pires saisons aux tirs (dont un lamentable 25% à trois points, soit la pire marque de toute la NBA pour un joueur qui balance au moins 4 tirs longue distance par match), Paul George, lui, est l’un des meilleurs en la matière selon NBA/Stats.com. Il tourne à 45% de réussite aux tirs, avec un impeccable 40,2% à trois points. Voici la répartition de ses tirs cette saison :

©D.R

Le mieux dans tout ça, c’est que, comme le rappelait le journaliste Royce Young d’ESPN le 14 décembre dernier, Paul George a demandé au coach Billy Donovan d’arrêter de créer des systèmes pour lui, préférant trouver ses opportunités dans le rythme du jeu, sans forcer. «J’ai toujours été un joueur qui laisse le jeu venir à lui. Juste jouer. S’il y a un tir pour moi, si je peux créer une action, pour moi ou un coéquipier, je le ferais. Trop de fois, on lance un système, et tout le monde regarde, s’arrête, s’écarte, et cela ne fait que compliquer les choses pour moi», expliquait alors l’ailier. Apparemment, il avait amplement raison quand on voit la production qu’il affiche depuis décembre.  

Paul George s’est clairement imposé comme le moteur qui fait avancer le Thunder. Mais Westbrook reste le cœur et l’âme de l’équipe. Sa détermination de tous les instants, son énergie communicative, et sa rage de vaincre, sont essentielles à OKC. Paul George est plutôt une force tranquille et rassurante, un poison lent et puissant qui finit par faire succomber sa victime. Russell Westbrook, malgré tous les tirs absurdes qu’il peut prendre dans une rencontre, n’est pas idiot, et a bien cerné que son coéquipier était en état de grâce ces derniers temps. Et n’hésite jamais une seconde à lui passer le ballon à la moindre occasion (et autres aussi d'ailleurs).

Excellent défensivement, efficace en attaque, Paul George est en train de s’imposer petit à petit dans la conversation pour le titre de MVP de la saison. Ceux qui sont incapables de le voir devraient rapidement consulter un ophtalmologiste.

Ce dimanche, le Thunder affronte les Celtics de Boston dans le cadre des #NBASundays à partir de 20H. Une bonne occasion pour les fans de voir jouer Paul George dans une rencontre opposant deux des meilleures défenses de la ligue.

Les NBA Sundays présentés par NBA2K19 sur beIN Sports – un match en direct tous les dimanches. Cette semaine les Oklahoma City Thunders affronteront les Boston Celtics sur beIN Sports à partir de 19h45.

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