En direct
A suivre

CAN 2019 : Riyad Mahrez, de Quimper au Caire, itinéraire d'un acharné pétri de talent

Le parcours du Fennec est incroyable. [PA Images / Icon Sport]

C'est le parcours d'un garçon qui a toujours su ce qu'il voulait faire de sa vie. Riyad Mahrez, qui dispute la finale de la CAN 2019 avec l’Algérie, s’est accroché à ses rêves de devenir footballeur professionnel de très haut niveau.

« Quand Quimper (en 2009) m’a proposé un essai, j’avais 18 ans. Le billet de train coûtait 160 euros. J’avais dit à ma mère : 'T’inquiète, je vais te les rendre, je vais percer'. » Cette phrase de Riyad Mahrez, qui remonte à 2016 lors d’une interview pour le quotidien l’Equipe, refait surface depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Elle symbolise à elle seule toute la détermination du gamin de Sarcelles, qui a toujours cru en lui.

Âgé de 28 ans, le capitaine de l’Algérie, joueur de Manchester City, n’a pas eu un parcours facile pour arriver où il en est. Ce qui force encore plus le respect. Formé à Sarcelles, la vile où il vit le jour le 21 février 1991, le virevoltant milieu de terrain gaucher va voir sa vie changer grâce à la Bretagne. Alors qu’il régale sur les pelouses d’île-de-France en PH avec les U19 sarcellois, le jeune Riyad, tout juste majeur, va prendre la direction de Quimper, qui était venu le recruter après une séance de tests en région parisienne. Alors qu’à cet âge-là d’autres commencent à se rapprocher de la Ligue 2 ou de la Ligue 1, lui va découvre le CFA (ex-National 2).

Le PSG et l'OM le snobent

Il signe un contrat à 750 euros par mois et va vite s’imposer en équipe première. Dans le Finistère, il partagera un studio avec un autre joueur du club, Mathias Pogba, frère de Paul, qui évolue aujourd’hui au Tours FC. « Quimper, c’était vraiment loin, se rappelle Riyad Mahrez. En une saison, je suis rentré une fois. » Il y restera une saison (27 matchs, 1 but) mais aura beaucoup appris. « C’était une éponge, a expliqué Ronan Salaun, son entraîneur de l’époque, à France 3. Il n’était jamais blasé, il écoutait, il progressait, il était souvent le dernier à quitter l’entrainement, il en redemandait. Il nous racontait qu'il voulait signer au Barça, jouer la Coupe du Monde. Ses copains le chambraient, lui disaient de commencer par jouer à Quimper. » 

Quelques mois plus tard, en 2010, alors que le PSG et l’OM ont un œil sur lui, il rejoindra Le Havre. D’abord en réserve (CFA), Riyad Mahrez va ensuite découvrir la Ligue 2 grâce à Eric Mombaerts qui va le titulariser. Il terminera la saison 2012-2013 avec un total de 34 rencontres (4 buts et 6 passes décisives). Alors qu’il espère que les grands clubs français viennent le chercher, notamment Marseille qu’il apprécie, il va tenter un essai infructueux en Ecosse et c’est finalement du côté de Leicester, club de deuxième division anglaise méconnu du grand public (et de lui-même d’ailleurs), qu’il va poursuivre sa carrière en janvier 2014. « Je pensais que c’était un club de rugby », avait-il confié.

Je pensais que Leicester c'était un club de rugbyRiyad Mahrez, dans FourFourTwo en mars 2016

Et finalement, à la surprise générale, c’est bien avec les Foxes que sa carrière va réellement prendre son envol. Lors des six premiers mois, le père de la petite Inaya participe à la montée du club en Premier League. Il sera appelé pour la première fois en équipe d’Algérie en mai 2014. La saison suivante, le néo-Fennec – qui a toujours été désireux de jouer pour le pays de son père (sa mère est marocaine-algérienne) – va se maintenir dans l’élite avec le club anglais (4 buts et 3 passes décisives).

Puis la saison suivante, il va vivre un rêve éveillé avec Leicester en étant sacré champion d’Angleterre avec Claudio Ranieri comme coach. Le joueur, qui formera la plus belle doublette d'Angleterre en attaque avec Jamie Vardy, terminera 5e meilleur buteur (17 buts) et 3e meilleur passeur (11 passes décisives) et sera élu joueur de l’année. Il recevra également le ballon d’or algérien.

Pour autant, alors que son talent est reconnu de tous, aucun « gros » club ne fera le forcing pour l’avoir. Il faudra attendre le 10 juillet 2018 pour que Manchester City le recrute pour 68 millions d’euros. Après un quadruplé national avec les Citizens, il rejoint la sélection algérienne pour préparer la CAN 2019. Capitaine des Fennecs, Riyad Mahrez rêve désormais d’emmener son pays sur le toit de l’Afrique, vingt-neuf ans après son seul et unique titre continental.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités