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Vendée Globe 2020 : classement final, Noël en mer... l'avis de Christopher Pratt, co-skipper Charal

Jérémie Beyou sur Charal effectue une jolie remontada.[AFP]

Remplaçant de Jérémie Beyou sur le Vendée Globe 2020, le skipper professionnel Christopher Pratt, aussi entrepreneur chez Marsail, ne participe pas cette année à la reine des courses au large en solitaire. Il n’en demeure pas moins un observateur averti et livre chaque semaine à CNEWS son éclairage sur le déroulé sur ce tour du monde à la voile qui s'annonce historique.

Après plus de quarante-cinq jours de mer, les skippers sont tous, ou presque, entrés dans l'océan Pacifique. Les premiers sont proches du point Nemo. Quel est donc ce point affublé de ce drôle de surnom ? C’est l’endroit le plus isolé du monde, le plus loin de toute terre habitée !

La course

Les jours, voire même les heures qui viennent, seront très probablement décisives pour le classement final. Un anticyclone (une zone sans vent) barre la route des leaders. Yannick Bestaven et Thomas Ruyant on fait le choix de l'éviter par le nord. Ce choix va désormais les confronter à une dépression générant des vents violents et une mer forte de face. Cette situation mérite d’être soulignée, car elle est tout à fait inédite à ces latitudes. Charlie Dalin, quant à lui, a opté pour l’option sud, qui dans le cas présent, s’annonce extrêmement risquée. Le skipper pourrait, s'il ne parvient pas à se sortir de la zone de calme, accuser un retard conséquent sur Bestaven dans les prochains jours. Notons toutefois que pour la première fois de ce Vendée Globe l’élastique devrait enfin se tendre par devant. Le trio de leader, quand bien même l'option de Dalin ne fonctionne pas, devrait enfin parvenir à s'échapper pour passer le cap Horn dans la journée du 2 janvier, avec une avance de deux jours sur le groupe de leurs poursuivants. Juste derrière, nous avons à faire à un groupe toujours plus compact, que Maxime Sorel vient d’intégrer ce matin à la faveur d'une météo très porteuse. Le skipper malouin fait une course pleine ! Il y a tout juste une semaine, il se remettait de deux jours de réparation intenses sur ces voiles d’avant. Il avait été contraint à plusieurs ascensions dans le mat et des heures de collage et de coutures à fond de cale. Il est aujourd’hui récompensé de ses efforts ! Un petit miracle de Noël. A l’arrière, Jérémie Beyou a intégré le top 20 ! Il va vite et rattrape un à un, tous ces camarades. On peut raisonnablement penser qu'il sera proche de la 14 ou 15ème place au passage du cap Horn d'ici une petite dizaine de jours !

Noël au bout du monde

C'est seul sur leur IMOCA que les marins du Vendée Globe passent Noël en cette drôle d’année. C'est un moment particulier, un instant qui leur rappelle à quel point leurs proches leur manquent. Pour nombre d'entre eux, c'est le premier Noël qu'ils passent seuls, loin de leur famille, de leurs jeunes enfants… Chaque skipper le vit différemment. Chaque équipe le prépare différemment. Il y a les « obsédés » du poids embarqué qui ne changent rien au menu habituel et n’embarquent aucun cadeau… Puis, à l'inverse, il y a ceux qui ont emmené de quoi célébrer cette fête dignement ! Menu gastronomique, champagne et cotillons ! J'ai beaucoup aimé l'intervention du roi Jean, qui dégage sagesse, bonhomie et humanisme. Il expliquait qu’il était seul, mais que contrairement à de nombreuses personnes isolées, ou dans la misère, c’était son choix. Il nous parle de Coluche et de ses Restos du Cœur avant de conclure avec sa phrase fétiche lorsqu’il parle de la course : « bien dire fait rire, mais bien faire fait taire ! ». Alors oui, les skippers sont seuls pour Noël, mais ils ont choisi d'être là où ils sont, à l'autre bout du monde, seuls sur leur bateau au milieu de l'océan Pacifique. Le soutien de leurs proches, de leurs équipes et bien sûr de tous les spectateurs et fans de voile, les accompagne dans leur voyage. Peut-être sont-ils finalement moins seuls que certains de nos compatriotes qui vivent dans de grandes villes ?

Ce que j'ai aimé

Le top 20 de mon pote Beyou ! Évidemment, je sais que l’on ne peut pas compter comme ça, mais imaginez : il était 30ème au cap de Bonne espérance, 20ème au Cap Leeuwin, etc. À ce rythme-là, il serait 10ème au Cap Horn, et 1er aux Sables ! Vous me pardonnerez de croire encore un peu au Père Noël ! C’est presque impossible, sauf en cas d’avalanche d'avaries devant, mais je le vois bien se rapprocher du top 10 aux Sables !

Ce que je n'ai pas aimé

Je n’en ai pas cette semaine. C'est Noël, pas le droit d'être de mauvaise humeur !

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