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Football : des joueuses de l’équipe junior d'Afghanistan ont trouvé refuge au Portugal

«J’ai du mal à y croire. Je suis si contente de pouvoir rejouer au football» a confié l'une des jeunes joueuses de football. [PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP]

C’est un véritable soulagement pour ces joueuses de football afghanes, qui ont dû fuir leur pays désormais dirigé par les talibans, de pouvoir partir en Europe. C’est au Portugal plus précisément qu’elles ont trouvé refuge avec leur famille et depuis une semaine, les entraînements ont repris pour elles.

C’est ce jeudi 30 septembre qu'a eu lieu la première séance d’entraînement dans un stade d'Odivelas, commune située dans de la banlieue nord de Lisbonne. Et l’émotion était palpable comme a pu l'a constaté l'Agence France-Presse sur place.

«J’ai du mal à y croire. Je suis si contente de pouvoir rejouer au football» leur a ainsi confié l’une des joueuses de l’équipe féminine junior, Omul Banin Ramzi. Une joie d’autant plus appuyée par le fait que la jeune fille se trouve dans le pays de son idole, qui n’est autre que le légendaire attaquant portugais Cristiano Ronaldo, et qu’elle rêve de pouvoir rencontrer.

Arrivée au Portugal depuis le 19 septembre dernier, l’équipe a finalement été rejointe mercredi soir par leur capitaine Farkhunda Muhtaj débarquée tout droit du Canada. Et cette dernière n’est pas venue les mains vides, puisqu’elle leur a apporté du matériel sportif afin de les aider au mieux dans leur séance de préparation en attendant d’affronter, lors de leur prochain match amical qui aura lieu samedi, l’équipe féminine de Benfica.

Consciente du travail qu’il reste à fournir, la capitaine de 23 ans qui doit repartir au Canada dans les prochains jours, est toutefois optimiste et espère que l’équipe pourra continuer de s’entraîner régulièrement. C’est d’ailleurs depuis son domicile dans le pays du sirop d’érable, que Farkhunda Muhtaj a passé des semaines à organiser leur récent sauvetage d’Afghanistan.

Un sauvetage compliqué

Un sauvetage qui n’a pas été facile puisque le groupe comptait quatre-vingt afghans à secourir, composé des vingt-six membres de l’équipe féminine ainsi que des adultes et d’autres enfants, y compris des nourrissons. Et après plusieurs tentatives de quitter le pays, la mission de sauvetage baptisée «Opération Soccer Balls» a finalement réussi, coordonnée en partie avec les talibans par l’intermédiaire d’une coalition internationale d’anciens responsables de l’armée et du renseignement américains, mais aussi des autorités américaines et portugaises.

Les retrouvailles ont donc été intenses entre les filles âgées de 14 à 16 ans accompagnées de leur famille et leur capitaine d’équipe, qui a déclaré entre des sourires et des larmes : «Ils sont tellement dévoués, ils sont résistants et les voir enfin en personne est si émouvant, parce que je sais tout ce qu’ils ont dû traverser».

Les filles et leurs familles craignaient que leur vie ne change sous le régime imposé par les talibans, non seulement parce que les femmes et les filles ne sont pas autorisées à faire du sport, mais parce qu'elles défendaient les filles et les membres actifs de leurs communautés.

Et bien que contrairement aux années 1996 à 2001, les talibans ont laissé entendre que les femmes pourraient pratiquer un sport mais sous certaines conditions strictes comme rester à l’abri des regards, cela n’a pas empêché plusieurs dizaines de milliers d’Afghans de fuir le pays depuis leur retour au pouvoir le 15 août dernier, par peur de représailles ou de répression.

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