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Samia Ghali : à Marseille, «on peut avoir une arme comme on s’achète une paire de basket»

Trois hommes ont été tués dans de probables règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille. Selon la maire-adjointe de la cité phocéenne, Samia Ghali, il est trop facile de s'y procurer une arme.

«Chaque jeune à Marseille peut  avoir une arme comme on s’achète une paire de basket, a déclaré auprès de CNEWS la maire-adjointe DVG. C’est ça qui est insupportable».

Des «armes de guerre, que l’armée utilise», a précisé Samia Ghali qui s'interroge : «comment pouvez-vous désarmer des cités, car il y a énormément d’armes».

Cette année, 11 personnes sont officiellement mortes dans des règlements de comptes à Marseille, selon un décompte du 14 août de la Préfecture de police. Pour l’élue, ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain car il ne tient pas compte du «nombre de blessés». «Les jeunes font un peu plus attention parce qu’aujourd’hui tout le monde peut se sentir visé. Toute la journée ça tire, le soir aussi», a ajouté Samia Ghali.

Une «guerre des territoires pour des points de deal»

«Les gens n’en peuvent plus et me demandent de partir de leur cité, a rapporté la maire-adjointe. On ne peut pas faire partir tout le monde. Pour les mettre où ?»

Les trois décès du week-end dernier ont eu lieu quatre jours après la mort d’un adolescent près d’un point de vente. Le 18 août, ce jeune de 14 ans a été tué au fusil d'assaut à l'entrée de la cité des Marronniers, dans le 14e arrondissement, tandis qu'un autre du même âge a été blessé et un enfant de 8 ans légèrement blessé.

«Les enquêtes judiciaires sont en cours, mais a priori il apparaît assez évident que la guerre des territoires pour récupérer des points de deal (de drogue) rémunérateurs est sans doute une des raisons de ces attaques à main armée», qui se sont multipliées dans le département des Bouches-du-Rhône ces derniers mois, même si elles baissent depuis une dizaine d'années, avait alors souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

En 2016, 29 personnes sont mortes dans des règlements de compte à Marseille, un record depuis 30 ans.

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