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«La première chose que j'ai vue, c'est ma femme passer sur le capot de la voiture» : un maire de l'Eure revient sur l'agression qu'il a subie en 2022

Hervé Glezgo, maire de Bazincourt-sur-Epte dans l’Eure, avait été percuté volontairement par un habitant de sa commune en juin 2022, ainsi que son épouse. Bientôt deux ans après les faits, l’édile reste très choqué par cette agression, et plaide pour des sanctions plus fermes.

En juin 2022 Hervé Glezgo, jeune maire de Bazincourt-sur-Epte dans l’Eure, était victime d’une violente agression, dont il garde encore aujourd’hui des souvenirs très précis. 

L’élu et son épouse étaient sortis de leur domicile après avoir entendu des cris de leurs voisins. Dans la rue, un automobiliste qui n’avait pas respecté la limitation de vitesse s’était mis à frapper les voisins du maire, qui l’avaient interpellé sur son excès de vitesse, avant de remonter dans son 4x4.

L'épouse du maire avait alors tenté de retenir l'individu en lui barrant la route, mais elle a été renversée par le chauffard. Hervé Glezgo était alors intervenu, déclinant son identité devant l’agresseur. Le chauffeur du véhicule avait alors accéléré et percuté le maire, avant de descendre du véhicule pour lui asséner d’autres coups. 

«Mon crâne a heurté le sol, j'ai pris un K.O»

«La première chose que j'ai vue, c'est ma femme et la voisine passer sur le capot de la voiture. Je lui ai dit de s'arrêter. (...) Il m’a percuté, à faible vitesse, mais il m’a percuté quand même. Je suis tombé au sol, mon crâne a heurté le sol, j'ai pris un K.O. Il est venu pour me frapper au sol et il m’a dit : "je sais très bien que t’es le maire"», a raconté Hervé Glezgo à CNEWS.  

L’individu, âgé de 22 ans, a été condamné à onze mois de prison dont sept mois ferme, une peine jugée trop légère par l’édile victime de l’agression. Une proposition de loi pour renforcer la sécurité des élus, adoptée en début d’année, prévoit justement des sanctions plus lourdes à l’égard de ceux qui s’en prennent aux maires et autres élus de la République. Les peines ont été alignées à celles qui concernent les agressions sur les personnes dépositaires de l’autorité publique. 

Pour Hervé Glezgo, un travail de pédagogie et de sensibilisation est également nécessaire. «Il faut mettre dans les programmes scolaires, de la maternelle jusqu’au lycée, l’éducation civique, pour savoir ce qu’est un maire, à quoi il sert. Aujourd’hui, les gens ne supportent plus d’être confrontés à une autorité même pour des motifs très anodins», a-t-il estimé. 

En 2022, 2.265 plaintes et signalements pour violence verbale (menaces, insultes, outrages) ou physique envers des élus ont été recensés, selon le ministère de l’Intérieur, et les chiffres sont en hausse de 15% en 2023. 

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