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Montebourg à Florange avant un CCE sur l'avenir du site

Arnaud Montebourg se rend jeudi à Florange (Moselle) à la demande des salariés de l'aciérie ArcelorMittal, inquiets pour l'avenir des deux hauts fourneaux du site dont l'arrêt définitif pourrait être annoncé lundi par la direction.

"Arnaud Montebourg, on n'a rien à lui dire, on a juste envie de l'écouter", a commenté l'un des responsable CFDT de l'aciérie mosellane, Edouard Martin, après la confirmation de la venue du ministre du Redressement productif.

"Pendant l'été, ses conseillers nous disaient qu'il viendrait uniquement s'il avait des choses positives à annoncer. Alors on espère qu'il a quelque chose dans sa besace", a-t-il expliqué à l'AFP, soulignant que "s'il n'avait rien à nous dire, ce serait un suicide politique".

Les syndicalistes craignent une annonce de la fermeture définitive des hauts fourneaux lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire convoqué lundi matin au siège français du groupe à Saint-Denis (Seine-Saint Denis). L'ordre du jour ne comporte qu'un seul point: "information sur la situation économique et industrielle d'Arcelor Mittal Atlantique et Lorraine".

Pour le représentant FO Walter Broccoli, "il ne faut pas fantasmer sur un CCE extraordinaire sur le plan social. (...) Ils ne vont certainement pas parler de plan social".

Selon Xavier Le Coq (CFE-CGC), "on n'aura que des décisions générales sur le devenir des installations et après il y aura une procédure d'information-consultation". "S'ils font un CCE, c'est pour dire l'avenir de la filière liquide" (produisant de l'acier à partir de minerai de fer comme à Florange, ndlr), a-t-il insisté.

En lutte depuis février

Mais, estime le syndicaliste, si Arnaud Montebourg ou le président François Hollande n'annoncent pas avant le sort de Florange, "on devrait le savoir lundi au plus tard". Le député PS de Moselle Michel Liebgott a pour sa part annoncé sur son site internet une rencontre entre le chef de l'Etat et le patron d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, vendredi à Paris.

Le haut fourneau P3 est à l'arrêt depuis l'été 2011 et le P6, alors le dernier en activité en Lorraine, depuis octobre 2011. ArcelorMittal assure qu'ils n'ont été mis qu'en veille temporaire en raison d'une demande insuffisante d'acier. Cet arrêt entraîne du chômage partiel massif pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site et pèse sur les nombreux sous-traitants.

La filière liquide représente "570 emplois directs, mais c'est une activité avec laquelle le groupe a beaucoup sous-traité: en tout, cela concerne 1.000 emplois impactés", a souligné M. Martin.

Le 10 septembre, la direction d'ArcelorMittal a refusé de démentir la possibilité d'un plan social dans ce site mosellan, après avoir annoncé début juillet qu'il projetait "une optimisation des fonctions support" de son activité d'aciers plats en Europe, ce que les syndicats ont interprété comme la menace de milliers de suppressions d'emplois.

M. Montebourg avait rencontré les dirigeants d'ArcelorMittal le 30 août, au sujet du rapport d'une mission d'expertise dirigé par Pascal Faure remis fin juillet et qui concluait à la viabilité de Florange. Le groupe ArcelorMittal avait alors "réaffirmé son engagement vis-à-vis de la France qui reste un pays stratégique pour le groupe".

A Florange, les syndicats ont engagé un bras de fer avec la direction depuis février à coup d'occupation des locaux, de blocages du site ou de manifestation en Lorraine ou à Paris. En mars, l'ex-président Nicolas Sarkozy avait annoncé un investissement de 17 millions d'euros d'ArcelorMittal à Florange, notamment pour faire redémarrer le P6 au deuxième semestre 2012.

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