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The Enemy : quand la réalité virtuelle raconte la guerre à l’Institut du monde arabe

C'est l'une des expositions chocs à voir actuellement à Paris jusqu'au dimanche 4 juin. The Enemy invite à s'immerger, grâce à la réalité virtuelle, dans diverses zones de guerre.

L'Institut du monde arabe a choisi de traiter, par le biais d'un prisme inédit, du conflit Israélo-Palestinien, de celui qui se déroule en République démocratique du Congo, ainsi que celui qui déchire les gangs au Salvador. Des territoires où le photo-reporter Karim Ben Khelifa et une équipe de la société Emissive, spécialiste du contenu VR, se sont rendus pour recueillir et capturer à 360° trois témoignages de combattants.

Sur 300 m2, jusqu'à vingt visiteurs, équipés d'un PC VR1 de MSI (accroché au dos) et d'un casque Oculus Rift, peuvent se déplacer sur les terres de ces autochtones, aller à leur rencontre et écouter leur histoire. L'expérience, qui pourrait préfigurer le futur du reportage, s'avère immersive et surtout passionnante, apportant de nouvelles perspectives sur les récits.

Des témoins reproduits en 3D interactive

Surtout, le support choisi va bien plus loin que de simples vidéos à 360°. «Contrairement à ces dernières, qui imposent aux utilisateurs de n'être que de simples spectateurs, nous avons choisi de tout repoduire en 3D interactive et de modéliser le physique des interlocuteurs, ainsi qu'un environnement pour se mouvoir. Un atout qui permet de se déplacer librement et de mieux appréhender la vie de ces témoins», souligne Fabien Barati, directeur général d'Emissive.

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Un travail a notemment été mené sur le regard de ces interlocuteurs, puisque leurs yeux suivent le visiteur du regard, créant ainsi un lien plus fort lorsque leur récit débute. Chacun d'eux a été scanné dans son pays. «Lors de la réalisation de ce reportage, nous avons dû faire face à différentes contraintes, notamment au niveau du matériel utilisé sur les zones de conflit, puisque nous ne pouvions pas emmener tout notre équipement», ajoute Fabien Barati.

Les visiteurs peuvent se voir entre eux avec des avatars virtuels.Fabien Barati, directeur général d'Emissive

Trois années de travail ont été nécessaires pour mener à bien ce projet qui révise les acquis du journalisme de terrain. The Enemy, installé au cœur de l'IMA, engage aussi de nouvelles technologies uniques au monde. «C'est la première fois que vingt personnes peuvent visiter en même temps une exposition en réalité virtuelle, précise Fabien Barati. Un système OptiTrack permet de suivre les mouvements des visiteurs, qui peuvent aussi se voir entre eux grâce à des avatars virtuels, pour ne pas se gêner durant leur expérience.» En outre, une appli mobile liées à l'exposition permet d'accéder à du contenu en réalité augmentée, par le biais d'un simple smartphone.

L'avenir, la société Emissive le prépare déjà. «Nous nous intéressons particulièrement à la possiblité de visiter des lieux disparus ou des monuments inaccessibles pour le grand public, à l'instar des pyramides», conclut Fabien Barati.

The Enemy, jusqu'au dimanche 4 juin, à l'Institut du monde arabe (Paris 5e).

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