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StopCovid : les 3 critères pour que l'appli soit efficace

[© DENIS CHARLET / AFP]

Téléchargée officiellement plus de 600.000 lors de 24 heures suivant son lancement, l'application StopCovid n'a pas pour autant gagné sa bataille pour participer à la lutte contre le coronavirus. Afin de garantir un relais d'information pertinent, celle-ci doit remplir trois critères fondamentaux.

plusieurs millions de français doivent l'utiliser

Si le chiffre de 600.000 téléchargements dès le premier jour peut paraître impressionnant, celui-ci n'est toutefois pas suffisant pour dire que StopCovid est un succès et encore moins que cette application sera pertinente. «Évidemment, il faudra que plusieurs millions de français l’aient pour qu’elle prouve son efficacité», a expliqué en substance Cédric O, le secrétaire d'Etat au Numérique, invité sur France 2. Surtout, le gouvernement doit engager un long travail de communication pour inciter les Français à le faire. En avril, en plein confinement, 62 % des Français s'étaient dit prêts à télécharger une telle application, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro. Mais la même étude menée fin mai, mettait en avant que cette proportion était passée à 45 %, alors que l'épidémie ralentit dans l'Hexagone et que le déconfinement se met en place. Ce même sondage table sur la probabilité que 10 millions de Français vont l'installer.

Est-ce pour autant suffisant pour faire d'une application de ce type un moyen utile de lutte contre le virus ? Plusieurs chercheurs sont sceptiques. L'application pourra être considérée comme efficiente, si au moins 60 % des Français l'installent et l'utilisent. L'idéal étant que les trois quarts puissent adhérer à celle-ci. Un chiffre avancé par l'Université d'Oxford qui a mené une étude sur ce sujet pour déployer le même type d'application au Royaume-Uni. En dessous d'une telle proportion (moins de 60 %), le risque serait de ne pas avoir suffisamment d'informations pour protéger efficacement nos déplacements. Reste que le virus court aujourd'hui moins les rues qu'entre mars et mai derniers. L'application pourrait donc seulement intéresser les habitants des grandes agglomérations et de l'Ile-de-France, en raison de la promiscuité dans les transports en commun.

Les personnes testées positives doivent se déclarer

Au-delà du nombre de téléchargements qui sera un critère déterminant dans la diffusion de l'information, encore faut-il utiliser StopCovid jusqu'au bout. Les personnes ayant installées l'application sur leur smartphone vont d'abord l'activer, mais plus important encore, l'application invite les malades et les personnes testées positif au Covid-19 à le déclarer. Ainsi, les médecins doivent fournir à ces patients un QR Code sécurisé que les patients devront scannés avec leur mobile afin de se déclarer positif. «Les données sont anonymes», rappelle d'ailleurs Cédric O. Mais déclarer son statut de porteur du virus reste fondamental. Si un utilisateur ne le fait pas, l'application le considérera comme une personne saine et n'enverra donc pas d'alerte aux autres utilisateurs qui sont restés à moins d'un mètre durant au moins 15 minutes.

les utilsateurs doivent activer le bluetooth

Si StopCovid repose sur le volontariat, les utilisateurs qui l'ont adopté doivent impérativement laisser le Bluetooth de leur smartphone activé. Cette technologie est le seul moyen pour permettre à l'application, qui n'utilise pas le positionnement GPS, de détecter les autres utilisateurs de StopCovid. En cas de désactivation du Bluetooth ou d'activation du mode avion par exemple, le risque est de sortir de chez soi et de ne rien communiquer à StopCovid. Concrètement, le Bluetooth doit permettre de détecter les autres utilisateurs de l'application à moins d'un ou deux mètres. « [Les tests] montrent, grosso modo, que nous captons entre 75 et 80 % des gens à proximité, soit à moins d’un mètre », avait précisé Cédric O, fin mai.

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