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La police égyptienne utilise les apps de rencontre pour traquer les LGBT

Des opérations d'interpellations arbitraires sont également menées auprès de personnes supposées LGBT.[AFP]

Dans le cadre d'une politique de répression nationale, la police egyptienne investit les applications de rencontre pour piéger des membres de la communauté LGBT.

Selon un rapport de l'ONG Humans Right Watch, les forces de l'ordre créent des faux profils pour piéger des personnes lesbiennes, gays, bies et transgenres (LGBT), qui se retrouvent ensuite interpellées et placées en détention.

L'emprisonnement se déroule ensuite «dans des conditions inhumaines», en raison de mauvais traitements systématiques et d'examens génitaux invasifs. Des interpellations arbitraires sont également menées auprès de personnes supposées LGBT dans la rue. 

DES DOCUMENTS SIGNES SOUS LA CONTRAINTE

Yasser, un jeune gay Egyptien de 27 ans, a ainsi raconté au média anglais The Independant, qu'il avait été piégé sur l'application de rencontre Grindr. Après avoir rencontré un jeune homme dans le centre-ville de Giza, il a eu la mauvaise surprise de le revoir en compagnie d'officiers de sécurité. «Ils m'ont battu et m'ont insulté, jusqu'à ce que je signe un document attestant que je 'pratiquais des actes de débauche'», a-t-il raconté. Le jeune homme a même dû annoncer publiquement qu'il avait «assouvi des désirs sexuels contre-nature».

Malak-el-Kashif, une jeune activiste transgenre de 20 ans, a elle aussi été arrêtée et incarcérée dans une «cellule de prison aussi petite qu'une cage», après avoir participé à une marche en mars 2019. Une autre activiste transgenre de 20 ans a du subir des examens anaux et vaginaux, relevant de «tests de virginité».

Lorsqu'elle s'est rendue en prison, l'ONG Human Rights Watch a établi que les 15 personnes détenues qu'elle a interrogée avaient été victimes de «violences physiques et verbales». Les téléphones des personnes incarcérés sont également fouillés à la recherche de preuves pouvant être utilisés comme motifs de détention.

UNE VAGUE DE REPRESSION DEPUIS 2017

En 2017, Sarah Hegazy, une militante LGBT, avait fait flotter un drapeau arc-en-ciel lors d'un concert. Après la circulation de l'image, elle a été emprisonnée et torturée pendant de longs mois. Traumatisée par les viols qu'elle a subi, l'activiste a finalement mis fin à ses jours le 14 juin 2020 au Canada, où elle s'était exilée.

Le pays a renforcé depuis sa politique de répression à l'égard de la communauté LGBT.

Selon le code pénal tunisien, une relation homosexuelle est passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison.

Retrouvez toute l'actualité sur les questions LGBT ICI

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