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États-Unis : le premier chien-robot armé d’un fusil d’assaut a été dévoilé

Grâce à ses capteurs hautement performants, SPUR peut fonctionner dans différentes conditions, «de jour comme de nuit».[Capture écran Twitter Ghost Robotics]

Quand la fiction rejoint la réalité, cela fait naître des chiens-robots armés rappelant un épisode de la série Netflix, «Black Mirror». C’est en tout cas un aperçu de ce nouveau modèle qui a été présenté lors du salon de l’armée américaine, mardi dernier à Washington.

Baptisé le «Special Purpose Unmanned Rifle» (SPUR) par son créateur Ghost Robotics, une société américaine spécialisée dans la robotique, ce chien-robot est équipé d’un fusil de précision 6,5 mm, capable de tirer tel un sniper sur des cibles jusqu’à une distance de plus d’1,2km.

Pour mener à bien ce projet, Ghost Robotics a fait équipe avec le fabricant d’armes Sword International, qui est spécialisé dans l’armement léger. Ainsi SPUR peut recevoir des instructions à distance pour charger, décharger et tirer avec son fusil tout en permettant à l’opérateur de rester en sécurité. Ce qui fait de lui, la version améliorée du quadrupède Vision-60, qui n’est autre que la précédente création de l’entreprise de robotique.

De plus, comme le précise le site du fabricant d’armes, ce chien-robot «peut également utiliser une cartouche 7,62x51 mm OTAN», qui est une munition pour fusil développée dans les années 50 pour les armes des pays de l’OTAN, et donc encore utilisée par les forces américaines.

SPUR se révèle être une effrayante machine de guerre, puisque ses capteurs hautement performants lui permettent de fonctionner dans différentes conditions, «de jour comme de nuit», précise également Sword International.

Cette invention suscite la controverse

En ce qui concerne le prix d’achat de ce chien-robot, rien n’a encore été avancé par ses créateurs, mais en revanche il suscite déjà un questionnement moral. Présenté sur Twitter, de nombreux utilisateurs n’ont pas hésité à faire part de leurs craintes concernant cette avancée technologique.

Le professeur en intelligence artificielle à l’UNSW Sydney, Toby Walsh alerte auprès d'un journaliste de Futurism, que «cela franchit une ligne morale, juridique et technique, et nous entraîne dans un monde très sombre et dangereux».

Il faut pourtant avouer, qu’observer l’armement des nouveaux et prochains robots parait inévitable, d’autant plus qu’il n’existe aucune interdiction à ce jour sur cette pratique.

D’ailleurs comme le rapporte le Journal Du Geek, Michael Horowitz qui est enseignant en science politique à l’Université de Pennsylvanie et à la fois expert en systèmes d’armes autonomes, explique que ce type d’engin n’est pas plus différent d’un drone ou d’une arme terrestre, que l’on trouve déjà sur le terrain. «Ce produit ne soulève pas plus de débat éthique qu’il n’y en avait déjà sur cette question», se positionne-t-il.

En attendant, dans un esprit plus rassurant, le concurrent direct des créateurs de SPUR, Boston Dynamics qui est célèbre pour son chien-robot dansant appelé «Spot», s’était engagé à ne jamais armer aucun de ses robots. 

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