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Ghosting : comment réagir face au silence ?

Le ghosteur ne répond plus aux appels et aux messages. [Pixabay]

Tout commence comme un petit conte de fées. A 17 ans, Maëva rencontre Maxime sur Internet. Il est drôle, attentionné, attirant, seul problème : 900 km les séparent.

A l'époque, Maëva s'en fiche. Maxime et elle échangent des messages tous les jours. Les deux ados se téléphonent, se donnent des surnoms affectueux, se confient. «A la fin, j'étais prête à faire 900 km pour le rencontrer», se souvient Maëva. Mais Maxime ne partage pas son enthousiasme. Après trois mois d'échanges ininterrompus, il devient de plus en plus distant. Et un jour, il arrête totalement de lui répondre. 

L'histoire de Maëva est un parfait exemple de ghosting. Cette pratique, très répandue depuis l'avènement des sites de rencontre, consiste à mettre fin à une relation sans prévenir, en interrompant toute forme de communication. D'après une étude de YouGov et The Huffington Post (l'une de seules sur le sujet), 11 % des Américains ont déjà été victimes de ghosting. Mais savoir y faire face n'est pas une mince affaire. 

Ne pas renouer le contact 

«Quand tu es ghostée, tu as beaucoup d'interrogations, sutout quand tu étais très attachée à la personne», raconte Maëva, aujourd'hui âgée de 21 ans. «Tu ne sais pas pourquoi l'autre ne veut plus te parler et tu te demandes ce que tu as fait de mal.» Le premier réflexe est souvent d'exiger des explications. Ce qui est - en général - une mauvaise idée. 

«Il faut comprendre que la personne qui vous ghoste est elle-même très mal à l'aise», explique Florence Escaravage, love coach et fondatrice de Love Intelligence. «Elle traverse une phase de désillusion où elle ne sait plus où elle en est, ni quoi faire de la relation.» La sommer d'être claire quant à ses intentions apparaît donc comme le meilleur moyen d'empirer la situation... et dans les cas les plus extrêmes, de se transformer en harceleur. «Il faut éviter d'insister et laisser respirer celui qui vous a ghosté», résume Florence Escaravage. «En fait, donner à la relation l'air dont on l'avait peut-être privée sans s'en rendre compte.» 

Se concentrer sur la suite 

Après avoir été ghostée, Maëva a voulu renouer le contact. Echec de la tentative. La jeune femme a donc été obligée de passer à autre chose. Il s'agit du principal conseil donné par le site de rencontre Bumble, qui a partagé en novembre un «guide contre le ghosting» à l'intention de ses utilisateurs. «Le ghosting a lieu sur toutes les applications de rencontre», indique Naomi Walkland, vice-présidente de Bumble en Europe. «Il fait partie des comportements que nous voulons éviter, et auxquels nous essayons d'éduquer nos utilisateurs.»

En situation de ghosting, Bumble recommande donc de «prendre du temps pour soi» et de se concentrer sur d'autres personnes. Et pour éviter «d'être dans l'attente d'une réponse qui ne viendra jamais», comme l'explique Maëva, l'application encourage les ghostés à bloquer leur ghosteur. De cette manière, il est plus facile de mettre un terme à la relation et à tout espoir de reconquête.

La personne ghostée se sent souvent méprisée et rejetée, mais elle ne doit pas se vexer.Florance Ecaravage, love coach

La dernière étape de la marche à suivre est d'éviter de culpabiliser. Après avoir été ghostée, la personne se sent souvent «méprisée et rejetée», mais elle «ne doit pas se vexer», estime Florence Escaravage. Le problème tient d'avantage à un manque de communication du ghosteur qu'à un éventuel défaut du ghosté (hormis, bien entendu, si le ghosté ne se soucie pas du consentement de l'autre, menace sa sécurité ou essaie de le manipuler, auquel cas le ghosting apparaît comme la meilleure solution). 

Maëva en a fait l'expérience. Trois ans après avoir été ghostée par Maxime, elle a reçu un message de lui et obtenu les explications si souvent espérées. Le jeune homme considérait leur relation comme «vouée à l'échec à cause de la distance» n'a «pas su comment réagir». Par gêne, il a préféré couper court plutôt que de se confronter à la déception de Maëva. 

«Je ne lui en veux pas, mais c'est cette dernière conversation qui m'a permis de définitivement passer outre», explique la jeune femme. «Avant ça, j'avais toujours un goût d'inachevé concernant notre histoire.» A la place du ghosting, les applications de rencontre encouragent donc le «caspering», qui consiste à disparaître après une ultime mise au point par message. D'où le nom de «Casper, le gentil fantôme». 

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