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Applications bien-être et santé : Attention à vos données personnelles

Les données liées à votre santé, état psychologique ou vos routines journalières peuvent parfois être collectées par des organismes tiers à l'application. [Photo d'illustration © National Cancer Institute/Unsplash]

Les applications liées au bien-être et à la santé ont la cote et particulièrement depuis le début de la pandémie. Parcours zen, soutien psychologique, exercices physiques, yoga... Les plates-formes proposent divers services et collectent bien souvent des informations très personnelles qui peuvent être revendues à prix d'or... à votre insu.

Ce peut être une confidence sur une dépression, une maladie, un besoin d'accompagnement psychologique, un trouble alimentaire, une information sur de l'embonpoint, le tabagisme ou votre orientation sexuelle, voire d'autres problèmes de santé très sérieux... On se confie parfois trop, sans se soucier du fait que sur Internet toute donnée peut se monnayer si l'on s'adresse à des individus peu scrupuleux.

Début 2020, avant la pandémie, «on recensait plus de 20.000 applications smartphones liées à la santé et au bien-être dans le monde et, rien qu'aux Etats-Unis, une étude a observé 20 millions de téléchargements au total durant cette seule année, dont 4 millions lors d'avril 2020 et des premiers confinements», explique à CNEWS Arnaud Lemaire, directeur technique France de F5, une entreprise américaine spécialisée dans la cybersécurité. Si, dans les faits, les utilisateurs ont eu moins accès aux professionnels de santé et aux coachs bien-être en raison du Covid-19, reste qu'ils se sont tournés vers les applications qui ont connu un véritable boom.

«Une schizophrénie des consommateurs»

Et lorsqu'il s'agit d'être épaulé, «il y a une sorte de schizophrénie des consommateurs qui vont être méfiants pour donner des informations très personnelles ou liées à la santé auprès d'une personne physique, alors que la plupart vont baisser leur garde au sein d'une application et fournir ces renseignements sans se poser de questions», note Arnaud Lemaire. «Or on sait que beaucoup d'applications de ce type se réservent le droit de communiquer vos données à des entreprises tierces qui elles-mêmes peuvent les revendre à d'autres. En outre, certaines n'expliquent pas clairement où sont hébergées vos données», ajoute-t-il.

Demander à un fumeur comment il se sent, c'est déjà récupérer des informations émotionnelles et pas seulement factuelles. «Certaines applications proposent par exemple des coachs personnels qui vont créer des routines journalières, dans le but de réduire le stress d'une personne, mais avec ce type de routines on peut finalement connaître votre agenda», relève Arnaud Lemaire.

Des conseils avant de télécharger

Avant de télécharger ce type d'applications, il convient de s'interroger sur certains points. «Essayez d’aller vers les applications les plus connues et donc les plus utilisées. Celles-ci collectent bien sûr des données, mais elles encourent un risque important, selon moi, celui de perdre leur notoriété en cas de scandale, ce qui est important pour protéger leur business», conseille Arnaud Lemaire. Il est également intéressant de lire les politiques d’usage des données, «s'il n'y en a pas, alors je ne vous conseille pas l'application», poursuit-il. Dans l'App Store (sous iOS) il est également possible de lire l'ensemble des données récoltées dans le descriptif de l'application qui vous intéresse, une source d'information rendue obligatoire par Apple en 2020. 

«Il faut savoir également jusqu'où vous souhaitez placer le curseur au sujet des données que vous êtes prêts à partager», ajoute-il. Enfin, sachez que le droit français, ainsi que le RGPD européen, établissent des mesures très strictes encadrant les données de santé. En cas de litige judiciaire, il y a donc de fortes chances que la loi soit de votre côté.

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