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Réforme des hôpitaux : Emmanuel Macron reconnaît «une erreur de stratégie»

Lors d'une visite à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris, ce vendredi 15 mai, Emmanuel Macron a été vivement interpellé par des infirmières des urgences. Il a dit vouloir «mettre fin» à la «paupérisation» des personnels soignants et promis que l'Etat «sera au rendez-vous» avec une réforme ambitieuse.

Accompagné de son ministre de la Santé Olivier Véran, le président a participé à une table ronde avec des médecins, une autre avec des syndicats avant de visiter une unité de dépistage Covid. Il a été interpellé, parfois vivement, sur le manque de moyens de l'hôpital public, les masques manquants ou défaillants. «On veut du flouze, du pèze, de la fraîche, on veut de l'argent. C'est pas 300 euros qu'il faut, c'est bien plus pour garder notre personnel. En réanimation, les deux tiers des effectifs partent» lui a lancé une infirmière des urgences, très remontée.

UN PLAN ATTENDU POUR LES HOPITAUX

Fin mars, Emmanuel Macron avait promis «un plan massif d'investissement et de revalorisation» pour l'hôpital à l'issue de la crise. Et annoncé une prime exceptionnelle de 500 à 1.500 euros, parue vendredi au Journal Officiel.

Plus tôt dans la matinée, les médecins ont longuement témoigné de leurs conditions de travail dégradées.«Monsieur le Président, vous avez suscité un magnifique espoir chez les gens, un retour en arrière ne sera pas accepté», a lancé le Pr Dominique Thabut, cheffe de service hépatologie. «Il faut un choc salarial», a ajouté le Pr Thomas Similowski, chef du service de pneumologie.

UNE «ERREUR DE STRATEGIE»

Emmanuel Macron est revenu sur la réforme du système de santé engagée il y a deux ans. «On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée» car elle ne «portait pas assez de sens» et avait une «ampleur» et un rapport au temps «pas du tout suffisants compte tenu de l'état où était l'hôpital», a-t-il affirmé. «J'étais convaincu qu'on était en train de changer les choses» et «c'est très cruel pour moi-même», a-t-il ajouté, jugeant que «c'était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt».

Mais «je n'ai pas envie non plus qu'on revienne à l'étape d'avant», a souligné Emmanuel Macron, insistant sur l'importance de réorganiser l'hôpital public. C'est pourquoi «oui, on va investir», a promis le chef de l'Etat qui a affirmé avoir «demandé au ministre un travail express» de concertation, qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales.

LA PERSPECTIVE D'UN NOUVEAU GRENELLE

Lors d'une réunion avec les syndicats, la CGT lui a demandé «300 euros d'augmentation» et la CFDT une «reconnaissance pérenne par la revalorisation de la grille salariale dans tous les métiers».«Là on va attendre de voir si le gouvernement tient ses engagements, a averti Azzeidine Aissiou (CGT). Sinon la corde, qui est en train de craquer, elle va péter! Et dans la rue il n'y aura pas que des blouses blanches, mais tous ceux qui étaient sur les balcons», à applaudir le personnel tous les soirs à 20 heures.

«Nous entrons dans une dynamique de réforme de notre hôpital public , avec un volet rémunération et carrière, un volet investissement, un volet gouvernance et réforme», a ensuite affirmé Emmanuel Macron, parlant d'un «Ségur» en référence aux concertations lancée en 1968 sous le nom de «Grenelle».

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