En mars, Chahinez, 31 ans, porte plainte contre son mari violent auprès d'un policier lui-même condamné pour violences conjugales. Deux mois plus tard, elle est brûlée vive par son conjoint à Mérignac (Gironde).
Cet événement a poussé le collectif Abandon de famille - Tolérance Zéro, qui se bat contre les violences économiques faites aux femmes et aux enfants, à lancer fin juillet une pétition en ligne. Celle-ci réclame au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin l'«inventaire de ces forces de l'ordre agresseurs de femmes et enfants».
Nous demandons un état des lieux exhaustif
Signez! https://t.co/QStF0zjXai pic.twitter.com/7NEU7JjvJl— Collectif de lutte vs. violences économiques (@abandon2famille) July 22, 2021
La pétition a déjà été signée par plus de 23.000 personnes sur Change.org. Le collectif Osez le féminisme et le collectif Féminicides par compagnons ou ex, qui recense tous les féminicides commis en France, font partie des groupes soutenant cette demande.
«La protection des femmes victimes de violences passe aussi par la garantie qu'elles ne seront jamais en contact avec des policiers et des gendarmes agresseurs», détaille la pétition. «Nous demandons au ministère une enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences faites aux femmes et/ou enfants, et à quel poste ces auteurs sont actuellement affectés.»
#MeTooFdO
En parallèle de la pétition, un #MeTooFdO a été lancé sur les réseaux sociaux. Les victimes de violences de la part de policiers ou gendarmes peuvent témoigner anonymement via un formulaire.
#MeTooFdO #AgresseursAu17 https://t.co/CANLvZyVbd pic.twitter.com/SRGW5WFaHY
— Collectif de lutte vs. violences économiques (@abandon2famille) July 27, 2021
Le policier qui avait recueilli la plainte de Chahinez en mars n'avait pas été démis de ses fonctions. Pourtant, sa hiérarchie était «parfaitement au courant» de sa condamnation à huit mois de prison avec sursis pour violences intrafamiliales, a précisé le Canard enchaîné, qui révèle l'information.
La plainte et la grille d'évaluation des violences avaient bel et bien été transmise au parquet. Mais il existe «un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées», a reconnu la mission d'inspection lancée par le gouvernement suite à cette affaire.