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Féminicide de Mérignac : la mission d'inspection pointe «une suite de défaillances»

Après la mort de Chahinez, 31 ans, brûlée vive par son mari le 4 mai dernier à Mérignac (Gironde), une mission d'inspection avait été diligentée par le gouvernement. Elle a rendu son rapport ce mercredi 12 mai.

Ce rapport d'étape de la «mission d'inspection de fonctionnement de l'inspection générale de l'administration et de l'inspection générale de la justice» avait été demandé par Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, respectivement ministres de l'Intérieur et de la Justice, ainsi que Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, au lendemain du drame.

Remis ce jour aux ministres, «il révèle une suite de défaillances qui peuvent être reprochées à différents acteurs dans la communication et la coordination entre services», a fait savoir Beauvau dans un communiqué.

«La mission doit désormais se poursuivre pour caractériser ces dysfonctionnements et proposer les initiatives propres à y remédier», poursuit le document, précisant que «le rapport définitif devrait être remis le 10 juin» et ses conclusions «rendues publiques».

Un féminicide évitable ?

Plusieurs failles ont en effet été pointées du doigt dans cette affaire, qui a ému le pays tout entier. Mounir B., le compagnon de Chahinez, a été condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis et mandat de dépôt à l'audience pour «violences volontaires par conjoint» en récidive. Libéré en décembre 2020, il était depuis suivi par le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de Gironde. Il s'est rendu aux convocations du conseiller d'insertion et de probation, mais il a continué de voir la victime, alors qu'il avait pourtant interdiction d'entrer en contact avec elle.

La mission devra également éclaircir la raison pour laquelle Chahinez ne disposait pas de téléphone grave danger, qui permet aux femmes menacées par leur conjoint de contacter très rapidement un service d'assistance. Mais également pourquoi Mounir B. ne portait pas de bracelet antirapprochement. Sur ce point, le parquet explique que le dispositif n'était «pas effectif» à l'époque.

Enfin, il faudra tenter de comprendre pourquoi l'homme de 44 ans n'a pas été interpellé alors que Chahinez a à nouveau porté plainte contre lui le 16 mars dernier, soit moins de trois semaines avant le drame, après une nouvelle agression de sa part.

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