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Budget de la Sécurité sociale : l’Assemblée nationale rejette la motion de censure LFI malgré l’appui du RN

Les députés du Rassemblement national voteront toute autre motion présentée en «des termes acceptables dans l’intérêt de la France et des Français». [Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

L'Assemblée nationale a rejeté, ce lundi 31 octobre, la motion de censure déposée par les Insoumis contre le gouvernement concernant le déclenchement de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution sur le budget de la Sécurité sociale. Cela malgré l'appui du RN.

Et de deux. Ce lundi 31 octobre, l'Assemblée nationale a rejeté la motion de censure déposée par LFI contre le gouvernement, ce qui valu adoption en première lecture du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2023. 

Malgré l'appui du RN, le texte des Insoumis a recueilli 218 voix, loin de la majorité absolue de 289 députés. Auparavant, la motion déposée par le RN seul n'avait obtenu que 90 soutiens. Le projet de budget de la Sécurité sociale va ainsi être examiné au Sénat à partir de mercredi en commission, et du lundi 7 novembre en séance.

Plus tôt dans la journée, les députés du Rassemblement national avaient indiqué qu'ils allaient voter «en parlementaires libres, ne reconnaissant aucune faction» la motion de censure déposée par la France insoumise contre le gouvernement.

Les lepénistes avaient également fait savoir qu’ils «voteront toute autre motion présentée en des termes acceptables, destinée à vous (le gouvernement : NDLR) faire revoir votre copie dans l’intérêt de la France et des Français».

Contrairement à la semaine dernière, le groupe de la France insoumise avait fait cavalier seul à gauche, cette fois, dans le dépôt d’une motion de censure après le nouveau 49.3. Toutefois, bien que celle-ci soit déposée seulement par les Insoumis, elle a été, bel et bien, votée par EELV. 

«Voter aujourd'hui la motion de censure proposée par nos collègues Insoumis dont nous ne partageons pas l'opportunité, à priori, c'est exiger de vous, Madame la Première ministre, une autre méthode : le respect du Parlement et l'apaisement du débat public au service de l'intérêt général», avait affirmé le député EELV Benjamin Lucas. 

Selon le député RN Sébastien Chenu, ce «manque de solidarité» de la gauche avait donné naissance à un nouveau concept : «celui de la motion de censure invotable, sorte de coït interrompu qui permettrait d’aller au bout du discours sans conclure», avait dénoncé l’élu.  

Le député s’en était également pris à la Première ministre Elisabeth Borne qui, elle, est un «bon moine soldat du macronisme» qui «applique docilement la doxa libérale» tout en abîment «le modèle social».

«Votre méthode» de recherche du compromis «n'est qu'un leurre» et la majorité relative «faiblarde et sans panache», avait-il assuré. Et de poursuivre : «Votre méthode permet de sauver votre politique, votre budget, votre gouvernement et finalement votre tête».

Un malaise à gauche

Le soutien lundi dernier du groupe de Marine Le Pen à une motion de censure présentée par la Nupes avait créé un malaise dans les rangs de la gauche autant que suscité les critiques du camp présidentiel.

Dans un tweet, l’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis, réfractaire à la Nupes et notoirement opposé à la direction actuelle du PS menée par Olivier Faure, avait estimé que la direction du PS «doit faire la lumière sur le fait que LFI ait retiré de la motion de censure de la Nupes toute référence positive à l'immigration pour permettre le vote du RN». 

La cheffe de file des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, qui a défendu devant l'Assemblée nationale la motion de la Nupes contre le gouvernement, s'était dite pas dupe de ce «coup» devant la presse. «Ça fait sans doute partie de leur stratégie de dédiabolisation», qui «est alimentée malheureusement par ceux qui nous renvoient sans cesse dos à dos», avait-elle déclaré.

«Je suis heureuse que le RN soit obligé de reconnaître le leadership de la Nupes dans ce moment institutionnel où le Parlement se dresse contre l'abus de pouvoir du 49.3. LR devrait faire pareil», avait taclé l'insoumise Raquel Garrido sur Twitter.

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