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«Pour ou contre les trottinettes» : voici combien a coûté la «votation» citoyenne à la collectivité parisienne

L'organisation de la «votation» a coûté 390.692 euros à la collectivité parisienne. L'opposition a dénoncé une facture salée. [© Geoffroy Van der Hasselt / AFP]

La «votation» citoyenne sur les trottinettes en libre-service à Paris, organisée à la demande de la maire Anne Hidalgo dimanche 2 avril pour décider du maintien ou non de ce service de free-floating, a coûté 390.692 euros à la collectivité parisienne.

Un scrutin inédit qui a réuni 103.084 votants et conduit à l'éviction prochaine des 3 opérateurs de trottinettes électriques en libre-service – Dott, Lime et Tier – de la capitale.

La «votation» citoyenne, organisée dimanche dans 21 bureaux de vote disséminés dans tout Paris, a coûté 390.692 euros à la collectivité parisienne, selon l'Hôtel de Ville, qui précise que les trois quarts de cette enveloppe a couvert «la mobilisation des 1.270 agents tenant les bureaux de vote».

Une facture jugée salée

Une facture qui «représente un coût de 0,28 euro par électeur inscrit», selon la mairie, alors qu'environ 1,3 million de Parisiens étaient invités aux urnes dimanche. Soit moins que lors des dernières élections municipales de 2020 (3,4 millions soit 2,52 euros par électeur inscrit), ou pour la présidentielle (3 millions soit 2,23 euros) et les législatives de 2022 (2 millions soit 1,91 euro), toujours selon les chiffres communiqués par la mairie à l'AFP.

Mais dans la mesure où seulement 103.084 personnes se sont déplacées pour voter, le chiffre revient à 3,79 euros par tête. Cher payé pour «faire valider par un vote une décision que l'exécutif parisien a déjà prise mais qu'il ne veut pas assumer seul», regrette Jean-Pierre Lecoq, le maire du 6e arrondissement.

Si la municipalité parisienne s'est réjouie d'une première expérience «réussie», Anne Hidalgo évoquant même une «belle journée pour la démocratie participative», les élus de l'opposition ont quant à eux dénigré ce vote qualifié de «fiasco». Le député Renaissance Sylvain Maillard a par exemple dénoncé qu'«aucune campagne» n'ait été organisée, que «ni vote en ligne ni procuration» n'ait été possible ou encore que «très peu de bureaux» n'aient été ouverts.

Les trois opérateurs de trottinettes en free-floating à Paris – Doot, Lime et Tier – avaient de leurs côtés réclamé l'organisation d'un vote électronique, espérant ainsi convaincre davantage de jeunes d'aller voter, en plus de l'ouverture d'un nombre plus important de bureaux de vote afin d'obtenir «une mobilisation plus large et représentative». En vain.

Pour rappel, 89,03% des électeurs ont voté «contre» les trottinettes en libre-service, avec pour conséquence leur éviction des rues de la capitale, à la fin du contrat qui lie les opérateurs à la Ville de Paris, et ce, dès le 1er septembre prochain. Quant au principe de «votation» citoyenne, sorte de référendum, il pourrait être à nouveau utilisé, a annoncé la maire, qui prévoit déjà de retenter l'expérience en 2024, avec pourquoi pas «plusieurs questions» à poser.

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