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Japan Expo : le succès des mangas français

Radiant, de Tony Valente, fait parti des titres français qui cartonnent et s'exportent même vers le Japon.[© Tony Valente/Ankama]

Rendez-vous incontournable pour découvrir les richesses venues du pays du Soleil-Levant, Japan Expo est aussi le reflet des influences de la pop-culture nippone sur toute une génération de Français.

De nombreux auteurs ont fait le choix d'exprimer leur talent dans des mangas. Auteurs de «Save me Pythie», «Radiant», «Dreamland», «Stray Dog», «Meckaz» ou «Outlaw Players», ils s'appellent Elsa Brants, Tony Valente, Reno Lemaire, Vanrah, Nicolas David ou Shonen. Tous ont pour point commun d'être des mangakas français. Et tous seront présents lors du salon qui ouvrira ses portes ce jeudi et jusqu'à dimanche au parc expo Paris Nord Villepinte.

Outre des séances de dédicaces durant les quatre jours de l'événement, la plupart participeront également à une rencontre avec le public programmée pour le jeudi de 12h à 13h. Un temps qui leur permettra d'en révéler davantage sur leur passion qui peut paraître surprenante aux yeux des néophytes et du milieu de la BD franco-belge en général.

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Choisir de dessiner pour le format manga est pourtant un choix mûrement réfléchi pour ces auteurs. «Certains peuvent ne pas comprendre, mais j'ai grandi avec le Club Dorothée et apprécié de nombreux mangas au cour de mon adolescence, notamment ceux de Rumiko Takahashi [dessinatrice de Ranma 1/2, Lamu, Juliette je t'aime], confie Elsa Brants, auteur de «Save me Pythie» (éd. Kana). Je suis donc plus sincère avec ce format et je pense que je serai moins à l'aise si j'avais dû en adopter un autre.»

save-me-phytie_0.jpg  © Kana/Elsa Brants

Biberonné lui aussi au «Club Do», l'auteur de «Radiant» (éd. Ankama), Tony Valente, cite volontiers Akira Toriyama, papa de Dragon Ball, ou Eiichiro Oda, créateur de One Piece parmi ses mentors spirituels. Il s'est d'abord essayé à la BD française chez Delcourt avant d'opter pour les cases de manga. «Ce format me convient davantage, car il se prête aux histoires longues que je souhaite développer», assure-t-il.

Un processus de création plus court

Si ces auteurs confient généralement jouir d'une grande liberté dans leur travail, de la part de leurs éditeurs respectifs, ils restent toutefois liés à un processus de création plus court que pour la BD traditionnelle, où parfois deux années s'écoulent entre deux volumes. «Le lectorat de mangas est habitué à avoir des parutions rapprochées [deux à trois mois entre chaque tome d'une même série], il faut donc se plier à cette exigence, explique Elsa Brants. Pour ma part, je m'impose un intervalle de six à sept mois avec un mois et demi d'écriture sur le scénario et le reste pour le dessin. Nous devons suivre un rythme de ce type, car nous avons souvent un lectorat jeune, qui grandi et peut passer facilement à autre chose.»

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«C'est un boulot de dingue, renchérit Tony Valente. J'aime être seul et tout faire, mais il faut travailler beaucoup et vite. La manga est certes un travail à l'économie, puisqu'il n'est pas question ici de coloriser les planches, ni de particulièrement chiader les décors, cependant il m'arrive régulièrement de travailler de 5h à 23h, voire minuit plusieurs jours de suite, même les week-ends.»

L'honneur d'être publié au Japon

Au delà de leur succès en France, les mangas tricolores commencent à gagner leurs lettres de noblesse à l'étranger. L'auteur de Radiant a accompli un rêve : être édité au Japon. «Je n'osai pas l'espérer en commençant ma série, mais c'est un honneur, d'autant que des auteurs japonais que j'estime beaucoup ont accueilli mon travail avec bienveillance», s'enthousiasme Tony Valente.

Au total, l'Hexagone compte une trentaine de mangakas «bleu, blanc rouge», avec des titres emblématiques comme Dreamland, publié depuis dix ans. «Nous sommes encore peu mais la voie commence à être tracée pour de nombreux amateurs inspirés qui souhaitent se lancer et exprimer leur talent», conclut Tony Valente.

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