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Qui va s'offrir le diamant de Marie de Médicis ?

Marie de Médicis le désirait très fort. Henri IV, son époux, avait fini par lui offrir: le diamant "Le Beau Sancy", qui ornait la couronne de la reine de France lors de son sacre en 1610, brille à nouveau à Paris mardi et mercredi, avant sa mise aux enchères à Genève le 15 mai par Sotheby's.[AFP]

Marie de Médicis le désirait très fort. Henri IV, son époux, avait fini par lui offrir: le diamant "Le Beau Sancy", qui ornait la couronne de la reine de France lors de son sacre en 1610, brille à nouveau à Paris mardi et mercredi, avant sa mise aux enchères à Genève le 15 mai par Sotheby's.

Pendant quatre siècles, ce joyau chargé d'histoire a appartenu tour à tour à quatre familles royales (France, Maison d'Orange, Angleterre, Prusse). Ce petit concentré d'histoire d'Europe est présenté pour la première fois aux enchères publiques.

C'est la Maison royale de Prusse, dont le chef est l'arrière arrière petit-fils du dernier empereur d'Allemagne, Georges-Frédéric, 36 ans, qui met en vente la pierre précieuse.

Pesant 34,98 carats, le diamant, taillé en forme de poire et "double rose", est estimé entre 2 et 4 millions de dollars (1,5 million à trois millions d'euros). Une évaluation "réaliste" au regard de l'importance historique du diamant, estime David Bennett, président du département de haute joaillerie de Sotheby's en Europe et au Moyen-Orient, interrogé par l'AFP.

Son grand frère, le "Sancy", un diamant de 55,23 carats, est conservé au Louvre.

On retrouve le fameux diamant au sommet de la couronne de Marie de Médicis, dans un tableau de Frans II Pourbus Le Jeune représentant la reine en costume de sacre (musée du Louvre).

Le joyau, qui n'est pas monté, est présenté avec d'autre bijoux de provenance aristocratique dans les locaux parisiens de Sotheby's, près de l'Elysée, mardi de 10h à 18H et mercredi de 10h à 14H.

Marie Stuart

L'épouse d'Henri IV, Marie de Médicis (1573-1642), avait une grande collection de bijoux et était une fine connaisseuse de pierres précieuses.

"Elle a désiré avoir cette pierre", quand elle a su que le diplomate et financier Nicolas de Harlay, seigneur de Sancy, avait vendu le grand "Sancy" au roi d'Angleterre Jacques Ier Stuart pour son épouse, indique M. Bennett.

Henri IV finit par accepter d'acheter en 1604 le Beau Sancy, pour la coquette somme de 25.000 écus. Il sera monté sur la couronne portée par Marie de Médicis pour le sacre de la reine à Saint-Denis le 13 mai 1610.

Le lendemain de la cérémonie, Henri IV est assassiné par un homme du nom de Ravaillac. Marie de Médicis, mère de Louis XIII qui n'a alors que neuf ans, assure la régence.

Elle s'exile en 1630. Pour payer ses céanciers, elle finit par vendre le diamant au prince d'Orange-Nassau en 1641. Le joyau passe ensuite entre les mains de Marie Stuart, qui le reçoit en cadeau de mariage.

On retrouve ensuite le diamant chez Frédéric I, premier roi de Prusse en 1702, qui en fait l'ornement principal de la nouvelle couronne de Prusse.

"Cette pierre a beaucoup de présence, de romantisme", estime David Bennett. A la fin du XVIe siècle, la taille des diamants s'affine. On arrive à faire jaillir le "feu intérieur" de la pierre.

Historique, le Beau Sancy n'est pas - et de loin - le diamant le plus cher du marché. Un diamant rose de 24,78 carats a été vendu au prix record de 46,15 millions de dollars en 2010 par Sotheby's à Genève.

Déjà présenté à Hong Kong, New York et Rome, le Beau Sancy poursuit son périple qui le mènera ensuite à Londres, Zurich et Genève.

Au cours des quarante dernières années, le diamant a été rarement exposé au grand public. Les Parisiens l'avaient découvert en 2001 dans une exposition au Musée national d'Histoire naturelle, où il trônait avec le grand Sancy.

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