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Isabelle Huppert, l’actrice caméléon

Isabelle Huppert à l'ouverture du Festival de Cannes 2009.[CC/Georges Biard]

Avec soixante-dix-sept films, deux prix d’interprétation au Festival de Cannes et un césar, Isabelle Huppert figure parmi les monstres sacrés du cinéma français. Muse de Claude Chabrol, Benoit Jacquot et Michael Haneke, elle a tourné avec les plus grands de Maurice Pialat à Michael Cimino en passant par Bertrand Tavernier, Bertrand Blier, Otto Preminger et Jean-Luc Godard.

 

Archives – article publié le vendredi 7 mars 2008

 

La carrière d’Isabelle Huppert a commencé par de la figuration dans les années 1970, années qui ont révélé les talents de Miou-Miou et d’Isabelle Adjani. Cadette de trois sœurs et un frère, Isabelle Huppert grandit en région parisienne, à Ville- d’Avray. Après une licence de russe, elle suit des cours au Conservatoire d’art dramatique. Ses professeurs s’appellent alors Jean-Laurent Cochet et Antoine Vitez. Des références dans le milieu théâtral. C’est en 1971 qu’elle débute au cinéma sous la direction de Nina Companeez dans Faustine et le bel été. Mais c’est surtout pour son rôle d’adolescente initiée par Patrick Dewaere et Gérard Depardieu aux plaisirs de la chair dans Les Valseuses qu’elle se fait connaître du grand public. A l’époque, les cheveux sont cachés sous un bob en jean. En 1978, à vingt-deux ans, elle a déjà quatorze films à son actif et est nominée aux césars pour le film de Claude Goretta La Dentellière.

 

Vidéo : Isabelle Huppert dans Les Valseuses (Bertrand Blier, 1974)

 

 

Un mentor nommé Chabrol

Il faudra cependant attendre 1978 pour obtenir une première récompense : le prix d’interprétation à Cannes pour Violette Nozière qui marque sa première collaboration avec Claude Chabrol. Isabelle retrouve ensuite Bertrand Tavernier dans Coup de torchon après avoir travaillé avec les plus grands : Pialat pour Loulou ou encore Godart dans Sauve qui peut.

Après Les Valseuses, Isabelle Huppert retrouve Gérard Depardieu dans Loulou de Maurice Pialat. Elle joue Nelly, une femme mariée qui s’éprend d’un marginal. C’est sur le tournage de ce film que la comédienne présente son compagnon de l’époque, Daniel Toscan du Plantier, au réalisateur. Les deux hommes collaboreront jusqu’à Van Gogh avec Jacques Dutronc (1992).

Après avoir tourné à l’étranger avec Michael Cimino (La porte du paradis), Andrzej Wajda (Les possédés), Hal Hartley (Amateur) ou encore Werner Schroeter (Malina), Isabelle retrouve Claude Chabrol qui lui permettra de décrocher en 1996 le césar de la meilleure actrice, pour son rôle de Jeanne dans La cérémonie.

 

Vidéo : Isabelle Huppert dans Violette Nozière (Claude Chabrol, 1978)

 

 

Égérie de Claude Chabrol et Benoit Jacquot, elle a aussi noué une relation forte avec le réalisateur autrichien Michael Haneke qui la dirige dans La Pianiste (2001) et Amour (2012). La Pianiste ne laisse personne indifférent. On aime ou on déteste ce film, mais la prestation d’Isabelle Huppert dans la peau d’un professeur de piano à tendance sado-masochiste, aux côtés de Benoît Magimel, est étonnante. « La manière dont la musique est utilisée dans ce film, on la ressent physiquement », dira-t-elle. L’actrice a été récompensée à Cannes par un prix d’interprétation féminine. Un de ses plus grands rôles.

 

Vidéo : Bande-annonce de Tip Top (Serge Bozon, 2013)

 

 

La comédie, une seconde nature ?

Et si la vraie nature d’Isabelle Huppert était de nous faire rire après s’être cachée pendant longtemps derrière des rôles dramatiques ? Après Les sœurs fâchées ou Huit femmes, voilà donc Le dieu du carnage de Yasmina Reza au théâtre, Mon Pire cauchemar (Anne Fontaine, 2011) et Tip Top (Serge Bozon, 2013). C’est la grande force d’Isabelle Huppert : s’adapter à chaque rôle, secrètement, mais sûrement, à l’ombre du star system.

 

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