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Manga : ces classiques à lire absolument

Dororo © Tezuka Productions// © MIDNIGHT EYE GOKU original art and story by BUICHI TERASAWA published in French by isan-sha.// LONE WOLF AND CUB © by KAZUO KOIKE / GOSEKI KOJIMA
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Il y a souvent, chez les collectionneurs de mangas, une section spéciale réservée à des chefs d'œuvres intemporels. Et l'année 2021 est l'une des plus riches en matière d'éditions et de rééditions de mangas à posséder ou à lire absolument.

Ces volumes constituent à la fois d'excellents choix pour renforcer sa culture manga, mais aussi de très bonnes idées cadeaux pour Noël. On peut trouver notamment des éditions prestigieuses pour de nombreux titres, comme c'est le cas pour Midnight Eye Goku, Dororo, Lone Wolf & Cub, Tomie ou encore Mermaid Saga. Parallèlement, d'autres maisons d'éditions ont choisi d'offrir aux lecteurs de l'inédit en important du Japon, pour la première fois, des œuvres jamais proposées en France, à l'instar de NaBan Editions pour Keiko Takemiya et son sublime Destination Terra ou de Lupin Third chez Kana. Enfin, figurent des mangas dont les tirages épuisés font leur retour, dans des formats dignes de leur succès, comme Yû Yû Hakusho ou Banana Fish.

destination terra

© Keiko TAKEMIYA

Ce n'est ni plus ni moins qu'un chef d'œuvre qui est arrivé cette année en France. Publié au Japon entre 1977 et 1980, il a fallu attendre plus de quarante ans pour voir Destination Terra enfin édité dans nos contrées. Un titre de SF où les thématiques abordées sont encore d'actualité. A la plume et au crayon, on retrouve une très grande dame du manga, Keiko Takemiya, dont la renommée est encore trop discrète dans l'Hexagone. Un regrettable «oubli» que NaBan Editions entend réparer en proposant une belle édition en trois tomes de cette aventure spatiale, dont on admire chaque planche, et où l'élégance du trait a de quoi subjuguer.

Destination Terra nous emporte dans un avenir lointain où la Terre se meurt, contraignant l'humanité à migrer aux confins de l'univers. Un choix difficile qui a surtout obligé à coupler cet exode avec l'ingéniérie biologique, pour produire des humains parfaits qui doivent vivre sous l'égide d'ordinateurs en charge de leur condition.... Poétique de par son approche où la sensiblité du trait de Keiko Takemiya donne vie à une histoire vibrante sur les différences, la tolérance, les risques technologiques et environnementaux, Destination Terra propose une fable d'une grande maturité. Initialement prévu pour un public masculin, ce manga se révèle universel et a su bouleverser en son temps la manière de narrer une histoire, en développant la dimension psychologique de chaque personnage. Il y a donc eu un avant et un après Keiko Takemiya, et nul ne saurait prétendre apprécier les mangas d'aujourd'hui sans lui faire honneur.

Destination Terra, de Keiko Takemiya, NaBan Editions, deux tomes (sur trois) disponibles.

Midnight Eye Goku

MIDNIGHT EYE GOKU original art and story by BUICHI TERASAWA published in French by isan-sha. MIDNIGHT EYE GOKU and its characters and their distinctive likenesses are TM and BUICHI TERASAWA and A-GIRL RIGHTS CO. LTD. All rights reserved.

L'immense Buichi Terasawa a su imaginer un univers cyberpunk singulier fait de jolies femmes et de héros attachants jouant les jolis cœurs. Si Cobra, son œuvre phare, a bercé l'enfance des Français des années 1980, ce mangaka de renom a depuis perfectionné son trait au fil des ans. Il a aussi su s'engouffrer précocement dans l'ère numérique en offrant parmi les premières planches réalisées par ordinateur. Un avant-gardiste doublé d'un humaniste qui s'est attiré les grâces d'un lectorat plus mûr en vieillissant. C'et là qu'entre en jeu Midnight Eye Goku, l'un des récits favoris du maître qui s'offre en cette fin d'année une réédition prestigieuse par le biais d'Isan Manga. L'éditeur français livre ici un récit en trois tomes dans de superbes écrins qui mettent en avant le style graphique de Terasawa qui atteint des sommets, en développant un personnage que les fans de Cobra apprécieront.

L'auteur nous présente Goku, un détective privé qui hérite d'un œil bionique lui permettant de pirater et de prendre le contrôle de toutes les machines connectées à un réseau mondial (l'Internet avant l'heure). Ce séducteur invétéré s'emploie alors à résoudre les affaires des femmes qui se présentent à lui. Si la trame s'inspire très largement de Cobra, ce Midnight Eye Goku - créé en 1986 - donne à admirer des planches impressionnantes, où l'encrage a été particulièrement travaillé. Le talent de Buichi Terasawa faisant le reste pour qu'on ne s'ennuie jamais. Nous tenons, encore une fois, à saluer le travail méticuleux développé par les équipes d'Isan Manga qui offrent ici un écrin haut de gamme à cette œuvre. L'éditeur propose également, dans la même collection, l'intégrale de Cobra tout en couleurs, ainsi que la plupart des œuvres du maître et un double artbook pour aller plus loin. L'auteur le mérite, c'est sublime.

Midnight Eye Goku, de Buichi Terasawa, éd. Isan/Fuji Manga, tome 1 disponible sur trois prévus.

Lone Wolf & Cub

LONE WOLF AND CUB © by KAZUO KOIKE / GOSEKI KOJIMA

N'en déplaisent aux fans du Mandalorian, Disney n'a absolument rien inventé. C'est d'ailleurs un véritable hommage à Lone Wolf & Cub qu'il faut voir dans les pérégrinations du mandalorien et de Baby Yoda, alias Grogu, dans l'univers Star Wars. Publié au Japon entre 1970 et 1976, la quête de vengeance du vieux loup solitaire Ogami Itto et de son jeune fils est devenu une œuvre culte qui a même rayonné jusqu'aux Etats-Unis. En cette fin d'année, Panini Manga lui offre une réédition Deluxe méritée. Les 12 tomes d'environ 700 pages chacun profitent d'une version grand format avec des couvertures sublimes où les idéogrammes japonais des éditions originales ont été conservées. 

Au-delà de cette réédition prestige, Lone Wolf & Cub est un manga de sabre réalisé par le grand Kazuo Koike (1936-2019) au scénario et le prodige Goseki Kojima (1928-2000) au pinceau. Deux immenses talents qui racontent des aventures aussi poignantes qu'expéditives dans le Japon féodal du XVIIe siècle. Ivre de vengeance après le meurtre de sa famille, le bretteur Ogami Itto, qui est parvenu à sauver son petit garçon, décide de s'aventurer sur la voie du démon. Un chemin sanglant les attend.

Lone Wolf & Cub, de Kazuo Koike et Goseki Kojima, éd. Panini Manga, tome 1/12 disponible le 8 décembre.

banana fish

BANANA FISH FUKKOKUBAN © 2018 Akimi YOSHIDA/SHOGAKUKAN

Panini Manga poursuit sa logique de réédition. Et cette fois-ci, c'est Banana Fish qui profite d'un retour dans une version estampillée Perfect. Déjà publié en France entre 2002 et 2006, le manga d'Akimi Yoshida était souvent revendu à prix d'or auprès des collectionneurs. Il faut dire que ce titre s'était forgé une solide réputation de par sa qualité et son récit coup de poing qu'il est difficile d'oublier. Profitant d'un retour en grâce en 2019 grâce à Amazon Prime Video qui lui a offert une série animée très fidèle, Banana Fish et ses fameuses couvertures jaunes est donc de retour en librairies.

Son autrice nous plonge dans l'univers sale des gangsters et des bandes rivales, à travers le regard de Ash, l'un des anti-héros les plus charismatiques du manga. A la tête de sa bande new-yorkaise il tentera d'élucider le mystère qui entoure la vente d'une drogue et une vague de suicides. Publié au Japon dès 1987, Banana Fish conserve toute sa noirceur et sa maturité. Cette édition Perfect profite d'un grand format (21 x 15 cm) et réunit deux volumes par tome, un bon point pour réunir les 19 tomes que comptait l'édition d'origine. Il est à noter que le 10e volume de cette nouvelle collection présentera en bonus des histoires courtes et des dessins inédits en France. Une excellente nouvelle.

Banana Fish - Perfect Edition, d'Akimi Yoshida, éd. Panini Mangas, 5 tomes sur 10 disponibles.

Microid S

© by TEZUKA Osamu / Akita Shoten

Avec Microid S, publié cette année aux éditions Isan Manga, c'est bien au grand Osamu Tezuka que l'on a affaire. On savait le dieu du manga (1928-1989) très prolifique (700 titres différents), avec de nombreuses œuvres encore non éditées en France. Dans Microid S, on découvre l'un des trésors mal connus de sa collection. Le père d'Astro Boy nous emmène dans un futur où la nature, et plus particulièrement des insectes, ont choisi de se venger des affronts causés par les hommes. Dans ce monde désolé surgissent alors de petits êtres ressemblant aux humains : les microids. Si la majorité se range du côté des insectes pour punir les hommes, une poignée de rebelles décide de nous défendre.

Mêlant science-fiction et récit écologiste, Microid S étonne par la précocité de ses propos. Nous sommes en effet en 1973, lorsque Osamu Tezuka partage ce récit sombre et critique envers la société. L'auteur livre alors une réflexion avant-gardiste, au fil d'un récit palpitant étalé sur deux tomes. Après la parution récente de l'excellent Ambassador Magma du même auteur chez Isan Manga, saluons au passage l'édition prestigieuse qui accompagne cette perle signée Osamu Tezuka. Belle manière de rendre hommage au maître, à travers plusieurs textes annexes et une préface mettant en perspective cette œuvre sombre portée par un dessin plus mûr, loin de la naïveté d'Astro.

Microid S, de Osamu Tezuka, éd. Isan Manga, récit complet en deux tomes disponibles. 

Dororo

Dororo © Tezuka Productions

Alors que nous vantions (en ce début d'année) les mérites de la réécriture de Dororo par Atsushi Kaneko sous le titre de Search and Destroy, les éditions Delcourt-Tonkam ont également offert une nouvelle édition prestige à l'œuvre originale d'Osamu Tezuka (1928-1989). Nous sommes entre 1967 et 1968, lorsque le célèbre mangaka publie les chapitres complétant l'histoire sombre et sanglante de Hyakkimaru, un jeune homme dont 48 parties du corps ont été découpées à sa naissance pour les offrir en offrande à 48 démons. Et c'est dans une quête de vengeance que ce combattant surhumain mènera sa mission en plein Japon féodal, visant à récupérer ces 48 parties aux démons en question.

Particulièrement sombre et violent, Dororo n'en demeure pas moins l'une des œuvres les plus populaires d'Osamu Tezuka, en raison des nombreuses séries TV (y compris une récente sur Prime Video proposée en 2019) qu'elle a inspirées. Le maître exploite pleinement la vivacité de son trait pour mettre en valeur l'action omniprésente de cette aventure. Il est à noter que le premier tome est disponible et le second, complétant l'ensemble de cette œuvre, le sera d'ici à la fin décembre. Delcourt-Tonkam livre ici une superbe édition qui complète encore l'édition prestige que mérite le Dieu du manga et l'on croise toujours les doigts pour voir arriver Phénix, son chef d'œuvre, en 2022.

Dororo, de Osamu Tezuka, éd. Delcourt-Tonkam, tome 1/2 disponible.

L'école Emportée

HYORYU KYOSHITSU by Kazuo UMEZU © by Kazuo UMEZZ / Shogakukan Inc.

C'est une réédition que l'on n'attendait plus ! Glénat propose de redécouvrir le titre phare de Kazuo Umezz (ou Kazuo Umezu selon vos goûts) qu'est L'Ecole Emportée. Un auteur qui aime jouer avec nos nerfs et nous glacer le sang pour mieux croquer notre société. Après une première édition au format Bunko (petit format) dans les années 2000, Glénat revient dans un format manga plus classique afin de mettre en valeur le travail de cet autre maître de l'horreur, qui a influencé notamment Junji Ito (voir plus haut). 

L'Ecole Emportée nous offre une relecture sans concession de Sa Majesté des Mouches (1954), grand classique de William Golding. Kazuo Umezz s'empare en effet du sujet de jeunes écoliers dont l'établissement scolaire se retrouve sans explication volatilisé vers un futur incompréhensible pour l'entendement humain. Enfermé dans leur école déplacée sur une Terre déserte et hostile, où de dangereux insectes guettent, tous vont devoir survivre sans pouvoir compter sur la présence de leurs professeurs devenus fous. Si la thématique survivaliste a été reprise maintes fois par d'autres œuvres, comme la série Lost (2004), L'Ecole Emportée s'impose comme un classique du manga d'horreur. Car rien ici n'est épargné et Kazuo Umezz livre un récit choc. Edité au Japon entre 1972 et 1974, ce manga n'a en rien perdu de sa force narrative, encore aujourd'hui. 

L'Ecole Emportée - Edition Originale, de Kazuo Umezz, éd. Glénat, deux tomes sur six disponibles.

Tomie

© Junji Ito/ASAHI SONORAMA Ltd.

Le retour d'un autre grand nom du manga, en la personne de Junji Ito. Comptant parmi les maîtres japonais de l'horreur au côté de Stephen King, John Carpenter ou de ses compatriotes Kazuo Umezu et Hideo Nakata, on ne compte plus les récits glaçants et dérangeants que Junji Ito nous a offerts depuis ses débuts, en 1992. Si l'éditeur Delcourt-Tonkam a déjà proposé de nombreuses œuvres de l'artiste en France (dont Spirale et le récent La Déchéance d'un Homme), la nouvelle maison d'édition Mangetsu a fait le choix d'offrir une collection à la hauteur de ce mangaka. Y figure Tomie (prononcez Tomié), l'une de ses séries les plus saluées par la critique et qui notamment bâti sa réputation. Une histoire construite autour de la jeune Tomie Kawakami, pour qui les hommes se prennent de passion jusqu'à commettre l'irréparable. Car la jeune femme possède une passion morbide pour le meurtre et réclame à ses prétendants de mettre fin à ses jours. Devenant fous à lier, la plupart exécutent ce désir, mais Tomie ressuscite à chaque fois.

Edité à l'origine comme un shôjô, Tomie est une œuvre bien plus complexe que ne le laisse imaginer ses premières planches. La force de Junji Ito étant de jouer, page après page, avec les nerfs du lecteur et de lui envoyer au visage une image choc pour le faire trembler. Et si l'angoisse est là, tout au long du récit, Junji Ito sait prolongé le plaisir coupable en trouvant toujours une astuce narrative pour relancer un concept qui pourrait sembler limité. Tout le génie de l'auteur se retrouve également magnifié par cette édition française grand luxe signée Mangetsu, avec une préface du cinéaste Alexandre Aja. 

Tomie, de Junji Ito, éd. Mangetsu, tome 1 disponible.  

Mermaid Saga

NINGYO NO MORI by Rumiko TAKAHASHI © 1994 by Rumiko TAKAHASHI / Shogakukan Inc.

Considérée comme l'une des meilleures œuvres de la grande Rumiko Takahashi (Ranma 1/2, Maison Ikkoku, Inu-Yasha, Mao...), Mermaid Saga profite enfin d'une réédition en France, après une première publication en 1998 dans l'Hexagone (devenue introuvable). Avec ce nouveau retour en librairies, les amateurs de la mangaka ne perdent pas au change, puisque Glénat livre une superbe édition, avec une couverture sublimée par des reflets dorés et un papier blanc au grammage plus épais et dans un format plus flatteur.

On découvre l'étrange destinée de Yuta, un homme devenu immortel après avoir mangé de la chair de sirène. C'est dans sa quête pour redevenir mortel que ce héros ira à la rencontre de ces créatures mythologiques aux étranges pouvoirs. Particulièrement bien rythmé, ce premier tome nous plonge dans un manga assez sombre et violent, dont le propos reste tempéré par le talent de Rumiko Takahashi, qui conserve ici assez de légereté dans ses cases pour porter l'allant qui sert la plupart de ses œuvres. A noter que ce premier tome porte sur Mermaid Forest, la première partie de cette saga qui s'intéresse aux sirènes. Un must-have dans toute bonne bibliothèque de mangavores.

Mermaid Saga, de Rumiko Takahashi, éd. Glénat Manga, tome 1.

Yû Yû Hakusho

YUYU HAKUSHO © 1990 by Yoshihiro Togashi / SHUEISHA Inc.

C'est l'un des shônen phares des années 1990 et il a enfin droit à une réédition manga. Dans la catégorie Star Edition, à laquelle a eu droit Slam Dunk, Kana invite à (re)lire Yû Yû Hakusho, le premier gros succès de Yoshihiro Togashi, également auteur du génial Hunter X Hunter. Si nous choisissons de faire entrer ce manga dans la catégorie patrimoine, c'est que les aventures de Yusuke, Kazuma, Kurama et Hiei valent largement le détour, au même titre qu'un certain Dragon Ball, et compte parmi les classiques qu'il faut avoir lus.

On plonge alors avec un petit plaisir coupable (pour qui connaît l'histoire) dans les aventures de Yusuke, un ado rebelle qui perd la vie alors qu'il sauve in extremis celle d'un jeune enfant. Son geste, salué par le monde des esprits, va lui donner droit à une deuxième chance. Il va alors devenir un véritable chasseur de démons. On retrouve ici tous les ingrédients d'un shonen digne de ce nom, mais avec le talent de Yoshihiro Togashi en prime. Car l'homme fourmille d'idées et rend cet univers particulièrement attachant. Kana livre ici une édition soignée avec une nouvelle traduction et des volumes plus gros, ramenant à 12 tomes une série originale qui en comptait 19. Nous vous recommandons également l'excellente série TV disponible sur ADN et Netflix, tandis que ce dernier a annoncé le 9 novembre que Yû Yû hakusho aura droit à une adaptation live dans les prochaines années.

Yû Yû  Hakusho, de Yohihiro Togashi, éd. Kana, tome 1 disponible le 26 novembre.

Lupin The Third Anthology

© Monkey Punch 2019

Ce n'était pas gagné et pourtant Kana l'a fait. Du vivant de son auteur, le manga Lupin The Third n'a jamais eu le droit à une adaptation en France, alors que sa série animée avait déjà rencontré son public dès les années 1980 sous le nom d'Edgar de la Cambriole. Et pourtant, le titre signé Monkey Punch (le nom de plume du mangaka Kazuhiko Kato, 1937-2019) est considéré comme un classique.

L'homme y dépeignait les aventures rocambolesques d'un cambrioleur de génie, Lupin III, arrière-petit fils du célèbre Arsène Lupin. Avec son équipe, il se plonge dans des aventures toujours plus loufoques et hilarantes, réunies dans cette première anthologie proposée en France. Ce sont onze aventures, sélectionnées par l'éditeur, qui sont ici réunies. Un manga toujours frais et distrayant malgré le grand âge de son dessin datant de la fin des années 1960 et des années 1970. On pardonne ici les maladresses de récit, parfois décousu, pour découvrir enfin une petite perle qui manquait à nos mangathèques.

Lupin The Third Anthology, de Monkey Punch, éd. Kana, disponible. 

Shigurui

SHIGURUI © 2003-2010 NORIO NANJO, TAKAYUKI YAMAGUCHI (AKITASHOTEN JAPAN)

Œuvre culte éditée autrefois par Panini Manga avant de voir sa cote flamber auprès des collectionneurs, Shigurui a connu cette année les joies d'une nouvelle édition française (bien plus abordable) et impeccable aux éditions Meian. Ce récit nous plonge en 1630 au cœur du Japon médiéval et porte en manga le roman très cruel de Norio Nanjo. Derrière sa plume, le mangaka Takayuki Yamaguchi nous entraîne dans un duel de samouraïs qui cherchent à parfaire leur art jusqu'au sacrifice de leurs corps. Rarement, un manga de sabre n'a atteint une telle intensité dramatique, renforcée par le trait minutieux de son auteur. Tel un anatomiste, Takayuki Yamaguchi découpe la peau, les muscles et les entrailles de ses protagonistes obsédés par leur force et le maniement des katanas. Une œuvre viscérale, au sens propre comme au figuré, dont la première partie a également eu droit à une adaptation magistrale en anime, disponible sur Netflix. 

Shigurui, de Takayuki Yamaguchi, éd. Meian, cinq tomes disponibles.

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