Née le 16 mars 1822, Rosa Bonheur demeure encore aujourd’hui souvent méconnue, bien qu’elle ait été l’une des artistes majeures de son siècle. Son anticonformisme et sa liberté en ont aussi fait une pionnière du féminisme.
Cette spécialiste de la représentation animalière avait commencé à dessiner dès son enfance, encouragée par son père, un ami du peintre Francisco Goya, et lui-même peintre de portraits et de paysages.
A l’instar de sa fresque Le Marché aux chevaux qui a ébloui la critique à travers le monde - aujourd’hui exposée au Metropolitan Museum à New York – et son Labourage nivernais - exposé au musée d'Orsay - ses tableaux rendaient hommage à la beauté animale avec un réalisme saisissant.
Today's #GoogleDoodle celebrates the 200th birthday of French artist Rosa Bonheur, who garnered international acclaim for her animal paintings & sculptures
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Rosa Bonheur a aussi marqué son époque par son féminisme osé avant l’heure. L’artiste, qui n’a jamais voulu se marier – ne souhaitant pas reproduire le mariage raté de ses parents disait-elle - avait l’habitude avec celle qui partageait sa vie, la peintre Nathalie Micas, de porter des pantalons. Un choix vestimentaire d'une liberté folle à l'époque qui la contraignait, on a aujourd'hui du mal à le croire, à demander tous les six mois «une permission de travestissement» à la préfecture.
Pantalon ou pas, son talent et ses qualités de fine négociatrice quand il s’agissait de vendre ses œuvres forçaient le respect de tous. Théophile Gautier écrira même : «Avec elle, pas besoin de galanterie, elle fait de l'art sérieusement, on peut la traiter comme un homme.»
Première femme officier de la Légion d’honneur
En 1863, Rosa Bonheur est aussi devenue la première femme à obtenir le rang d'officier de la Légion d'honneur. L'impératrice Eugénie avait elle-même fait le déplacement dans son château de By à Thomery (Seine et Marne) pour lui remettre sa distinction.
A sa mort, en 1899, à 77 ans, la renommée de Rosa Bonheur est telle qu’elle est alors considérée comme l'artiste femme la plus connue au monde. Les Américains sont particulièrement friands de son art, et son portrait à cheval de Buffalo Bill - qu'elle rencontra en 1889 – recueille tous les suffrages outre-Atlantique.
Après la mort de Nathalie Micas, Rosa Bonheur partagera sa vie avec Anne Klumpke qui lui consacrera une biographie. «L'amitié est une affection divine», est-il inscrit sur sa tombe au Père Lachaise, où elle repose entourée des femmes qui ont compté dans sa vie.
Un temps injustement oublié, son talent revient en cette année 2022 sur le devant de la scène et sera célébré notamment au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, sa ville natale, qui organisera une rétrospective du 18 mai au 18 septembre, puis l’exposition fera escale au musée d'Orsay, du 17 octobre 2022 au 15 janvier 2023.
En attendant il est possible est possible de jeter un œil sur son œuvre ici.