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Hong Kong : un court-métrage censuré pour un plan d’une seconde sur les manifestations

Les règles de censure ont été modifiées vers une plus grande sévérité.[© JADE GAO / AFP]

En raison d’un plan d’une seconde sur les manifestations pro-démocratie de 2014 dans une ville où Pékin a réduit la liberté d'expression, Hong Kong a interdit la projection d'un court-métrage d'animation, rapporte l’AFP.

Un plan d’une seconde, et la liberté d’expression s'envole. L'organisation Ground Up Film Society a déclaré à l'AFP qu'elle avait annulé la projection du court-métrage d’animation «Losing Sight of a Longed Place», prévue dimanche dans le cadre de son festival du film. En cause : l’interdiction par les autorités hongkongaises d’une projection de la version non coupée.

Ce film de huit minutes était à l'origine un projet étudiant racontant l'histoire vraie d'un militant des droits LGBTQ à Hong Kong, comme le précisent nos confrères. Il a notamment remporté le prix du «meilleur court-métrage d'animation» aux Golden Horse Awards 2017 à Taïwan. Malheureusement, la censure hongkongaise a «exigé de couper une scène qui dure moins d'une seconde, car elle montrait les circonstances d'une +occupation illégale+», indique un communiqué des organisateurs du festival.

Une nouvelle réforme pour le cinéma

Le plan d’une seconde montre des tentes et des slogans, dans le cadre du «Mouvement des parapluies» pro-démocratie de Hong Kong en 2014. Les autorités évoquent ceci comme une occupation illégale des voies de circulation au cœur du quartier des affaires de la ville. Après les grandes manifestations souvent violentes de 2019, Pékin a sévèrement réprimé les voix dissidentes de Hong Kong. Celles qui ont pu résister affirment que les libertés créatives et expressives ont été drastiquement réduites.

Le cinéma a notamment été touché, puisque l'année dernière déjà, le corps législatif de Hong Kong a modifié les règles de censure des films afin qu'elles soient conformes à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Au niveau des peines, la diffusion de films non autorisés peut mener à une amende d'un million de dollars hongkongais (127.000 euros) et à trois ans de détention, selon cette réforme. Le court-métrage, acclamé à l’international, et qui servait à faire la promotion de ce cours de cinéma, ne peut plus être visionné sur YouTube depuis vendredi.

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