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Hong Kong : qui est John Lee, ancien chef de la sécurité désormais à la tête de la ville ?

John Lee doit débuter son mandat le 1er juillet.[ISAAC LAWRENCE / AFP]

John Lee, ancien chef de la sécurité à Hong Kong et homme de confiance de la Chine, a été désigné ce dimanche pour prendre la tête de la ville.

L’homme de 64 ans était l’unique candidat au poste de chef de l'exécutif de Hong Kong. Il a été choisi quasiment à l’unanimité par un comité acquis à Pékin. Il entamera son mandat de cinq ans le 1er juillet, date du 25e anniversaire de la restitution de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni.

Issu de la classe ouvrière, John Lee a commencé sa carrière comme simple policier. Il avait raconté à un journal pro-chinois avoir fait ce choix par vocation, après avoir été intimidé et battu par des voyous lorsqu'il était enfant. Marié et père de deux fils, il continue de se montrer très discret à propos de sa famille. Il a ainsi refusé de dire si elle possédait encore la nationalité britannique, à laquelle il a lui-même renoncé quand il est entré au gouvernement.

Sur une liste américaine de personnes sanctionnées

John Lee est devenu chef de la sécurité en 2019 et était en poste lors des gigantesques manifestations pro-démocratie. C’est donc lui qui a supervisé la répression de la contestation, ainsi que la sévère reprise en main politique qui a suivi, avance l’AFP.

Il figure pour cela sur une liste de personnalités chinoises et hongkongaises sanctionnées par les Etats-Unis. Cela lui a cependant permis de gagner la confiance de Pékin, qui a souvent soupçonné les élites de Hong Kong de manquer de loyauté ou d’être incompétentes. Il a en effet repris la thèse du Parti, selon laquelle ces rassemblements gigantesques, les plus gros de l'histoire de Hong Kong, étaient un complot terroriste» manigancé par des «forces antichinoises».

«Pékin a cherché à savoir quelle personnalité politique était prête à suivre son discours», explique Chien-yu Shih, spécialiste des questions de sécurité chinoises à l'Institut pour la Défense nationale de Taïwan. Selon lui, le régime communiste chinois continue de se méfier des fonctionnaires de Hong Kong.

La sécurité plutôt que l'économie

John Lee a ainsi promis de faire de la «sécurité nationale» une de ses priorités. De quoi imaginer la poursuite de la campagne de répression de la dissidence, entamée par sa prédécesseure Carrie Lam.

C'est cependant sur le terrain de l'économie qu'il est attendu par les milieux d'affaires de la troisième place financière mondiale, qui s'est pratiquement coupée du monde depuis le début de la pandémie. Mais pour Charles Mok, un ancien membre pro-démocratie du Conseil législatif désormais exilé, la désignation de John Lee prouve que la Chine place la mise au pas de Hong Kong au-dessus des questions économiques.

«Dans le passé, la Chine a pu faire des compromis en échange de bénéfices économiques», a-t-il dit à l'AFP. «Mais désormais, Pékin semble souhaiter que les gens considèrent le monde comme un endroit rempli de menaces, et une loyauté sans faille au Parti comme la seule solution sûre».

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