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«Un an, une nuit» au cinéma : 3 bonnes raisons de voir ce drame sur les attentats du Bataclan

Après «Revoir Paris» et «Novembre», le long-métrage «Un an, une nuit», qui sort ce mercredi au cinéma, s’intéresse aux attentats du 13-Novembre. Plus particulièrement, à un couple rescapé du Bataclan. Voici 3 bonnes raisons de voir ce drame bouleversant.

Pour le «vrai» témoignage de survivants

Plus de sept ans après les attaques de Paris et du Stade de France, qui ont fait au total 130 morts, le réalisateur espagnol Isaki Lacuesta signe une œuvre en français, adaptée de l’autobiographie de Ramón González. Dans «Paix, amour et death metal», parue en 2018, l’auteur revenait sur la tragédie du Bataclan qui s'est déroulée le 13 novembre 2015, lors d’un concert du groupe Eagles of Death Metal auquel il assistait avec sa compagne. S’il est sorti indemne de cet acte terroriste d’une barbarie absolue, le couple est resté profondément traumatisé par ce qu’il avait vu, entendu, ressenti.

Ce sont ces traumas que le cinéaste filme en suivant ces deux êtres qui tentent de se reconstruire ensemble, puis séparément. «Le livre de Ramón González se termine ainsi : ‘Qu’est-ce que je pouvais lui dire ? Quels mots utiliser ? (...) Nous sommes restés silencieux. Au bout d’un moment, nous nous sommes mis à parler d’autre chose. Et la vie a repris son cours’. Ramón et Céline insistent sur le fait qu’ils ne veulent pas être des ‘rescapés’ : ils ne veulent pas survivre, mais vivre pleinement. Nous espérons que ce film est fidèle à leur histoire», confie Isaki Lacuesta.

Pour la performance de Noémie Merlant et Nahuel Pérez Biscayart

Révélé en militant séropositif dans le drame «120 battements par minute» sur les actions menées par le mouvement Act Up, l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart prête ici ses traits à Ramón, et balaye toutes les émotions, de la joie à la tristesse en passant par la colère et l’incompréhension. Son personnage, qui était un brillant ingénieur informatique et un amoureux romantique avant les attaques, va être victime de violentes crises d’angoisse. Il ne sait plus comment réagir, comment se sortir de cette torpeur et choisit de tout envoyer valser.

Céline, sa compagne jouée par la talentueuse et récemment césarisée Noémie Merlant, choisit, au contraire, de taire les événements qu’elle a traversés. «Elle est dans le déni. Elle continue à vivre en aidant les autres. Petit à petit, ça la submerge», reconnaît la comédienne, dont la performance participe grandement à la réussite de ce long-métrage qui met en scène deux façons d’appréhender un passé traumatique, deux trajectoires aussi compréhensibles l’une que l’autre. «(Noémie et Nahuel) savent tous les deux capter l’attention du spectateur en suscitant son empathie, et font preuve d’une grande précision dans leur jeu en exprimant leurs émotions avec nuance et subtilité», affirme le réalisateur.

Pour sa mise en scène réaliste faite de flashbacks

C’est à travers les yeux de ces protagonistes en complet décalage que la tuerie du Bataclan est montrée. Refusant de filmer une «reconstitution voyeuriste de l’attaque», le réalisateur Isaki Lacuesta a opté pour des flashbacks pendant lesquels on revit avec eux le début du concert, l’irruption des assaillants, la course pour échapper à la mort au milieu des cadavres et de cette odeur de sang. Si on ne voit jamais les terroristes, on entend les coups de feu et les cris, on ressent cette terreur qui régnait cette nuit-là dans la salle de spectacle parisienne.

La musique contribue également à la théâtralité. Le cinéaste explique : «l’attentat s’est produit dans une salle de concert et l’un des objectifs clairement revendiqués des terroristes était de s’en prendre au mode de vie évoqué par les chansons interrompues par le massacre. Nous avons cherché à restituer une expérience sensorielle très forte tout au long du film, en mêlant des enregistrements live et de légers décalages de contexte pour plonger le spectateur dans l’état d’esprit ou l’humeur des personnages.»

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