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Cannes 2017 - «120 battements par minute» : le film choc sur le mouvement Act Up

«120 battements par minute» est le troisième long métrage en treize ans du réalisateur français Robin Campillo. «120 battements par minute» est le troisième long métrage en treize ans du réalisateur français Robin Campillo.[Copyright Céline Nieszawer]

Cinquième film de la compétition, «120 battements par minute» a été vivement applaudi à la séance du matin. Le Français Robin Campillo y retrace les années Act Up.

Son nom n'est pas connu du grand public pourtant lorsqu'on regarde attentivement la filmographie de Robin Campillo, on s'aperçoit qu'il est un des scénaristes français les plus talentueux de ces dernières années. Monteur, il est surtout le scénariste de tous les films de Laurent Cantet et a même reçu un César en 2009 pour l'adaptation d'«Entre les murs».

Avec «120 battements par minute», Campillo figure en compétition pour la première fois. Ce drame de 2h20 présenté samedi matin à la presse a été suivi avec beaucoup d'émotions. Les applaudissements ont fait suite à un silence à la fois lourd et respectueux comme pour rendre hommage aux malades disparus du sida dont parle le film.

Une chronique bouleversante

Le film fait la chronique des actions menées par le mouvement Act Up Paris, fondé en 1989. Le scénario, écrit avec l'aide de Philippe Mangeot, président de l'association entre 1997 et 1999, se partage entre les séquences de réunions des militants, les actions sur les terrains et les séquences intimes mettant en scène une communauté d'homosexuels.

On oscille donc entre un registre choral et quasi documentaire, et un drame sur le quotidien des séropositifs entre relations amoureuses, fêtes, lutte pour leurs droits et contre la stigmatisation, soins et mort constamment dans le viseur.

Si l'on voudrait être un peu regardant, on pourrait reprocher un manque de rythme à la mise en scène de ce troisième long métrage de Campillo après «Les Revenants» et «Eastern Boys». En effet, parfois, celle-ci s'attarde trop sur des effets de lumière, de contrastes. Mais la grande force du film réside dans la mise en scène du rapport au corps. Le corps comme rapprochement entre les êtres et le corps comme promesse de vie prise d'assaut par les attaques de la maladie.

Si jusqu'à maintenant sur la Croisette, aucun film n'avait eu l'assentiment de tous, aujourd'hui le coeur de tous les festivaliers a cogné à «120 battements par minute» et il se pourrait que ce soit aussi le cas pour le président Pedro Almodovar et son jury.

En salles le 23 août.

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