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Indiana Jones et le cadran de la destinée : on a vu le 5e volet de la saga avec Harrison Ford, et voici ce qu'on en a pensé

Cinquième volet de la saga, «Indiana Jones et le cadran de la destinée» débarque enfin au cinéma ce mercredi. Mais que vaut cet ultime tour de piste d'Harrison Ford dans la peau du célèbre archéologue ?

Avec «Indiana Jones et le cadran de la destinée», au cinéma ce mercredi 28 juin, l’heure est aux adieux pour Harrison Ford. Après avoir passé le flambeau à Alden Ehrenreich pour jouer Han Solo dans le spin-off de la saga Star Wars, et tiré sa révérence dans le reboot de «Blade Runner», l’acteur de 80 ans prête, une dernière fois, ses traits au célèbre archéologue aventurier, un personnage qui lui colle à la peau depuis le lancement de la franchise en 1981.

A quelques minutes de découvrir ce cinquième et ultime volet qui a fait sensation lors de sa présentation en avant-première mondiale au 76e Festival de Cannes, l’excitation et l’émotion de retrouver «Indy», Fedora sur la tête et lasso à la main, laissent place au doute. La faute à «Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal», un quatrième chapitre sorti il y a quinze ans qui avait largement déçu les fans, tant le scénario manquait de cohérence. Mais alors Disney a-t-il eu raison de ressortir des cartons ce héros iconique au potentiel athlétique désormais incertain ? Ce baroud d’honneur était-il vraiment nécessaire si on oublie les millions de dollars qu’il pourrait récolter ?

Un rajeunissement plutôt réussi

Dès le prologue de vingt minutes qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, les craintes se dissipent. Là, sur le toit d’un train lancé à vive allure, on retrouve Harrison Ford rajeuni d’une quarantaine d’années grâce au de-aging (technique numérique plutôt convaincante) qui pourchasse une bande de nazis, ses meilleurs ennemis. Un bond dans le passé porté par l’inoubliable thème musical de John Williams qui nous replonge, non sans un certain plaisir, dans les premiers films d’aventure comme s’il s’agissait d’images d’archives.

Quand on le retrouve à New York en 1969, notre héros n’est en revanche plus aussi fringuant, charmeur et blagueur. A l’aube de la retraite, papy Indy donne encore des cours d’archéologie à des étudiants qui s’endorment dans l'amphi, plus intéressés par les premiers pas de l’Homme sur la Lune. Qu’il est loin le temps où le Professeur Henry Jones Junior était adulé de tous. Indy a vieilli et semble désabusé par ce monde qu’il ne comprend plus. Séparé de sa femme, il a la main lourde sur le whisky et est aussi aimable avec ses voisins que Clint Eastwood dans «Gran Torino». Mais la venue impromptue – et calculée ? – de sa filleule Helena Shaw, fille de son comparse Basil, va lui redonner un coup de fouet. Le voilà embarqué avec cette arnaqueuse qui ne manque pas de répartie, à la recherche du cadran d'Archimède, lequel aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles.

Steven Spielberg, à l’origine de cette saga avec Georges Lucas, ayant préféré se concentrer sur son film autobiographique «The Fabelmans», c’est donc James Mangold («Walk the line», «Logan», «Le Mans 66») qui a eu la lourde tâche de conclure les aventures de l’intrépide archéologue. Un personnage de la pop culture que le réalisateur a découvert comme des millions de fans dans «Les aventuriers de l’arche perdue», alors qu’il n’avait que 17 ans.

Dans les pas de Steven Spielberg

Avec «Le cadran de la destinée», il réussit à renouer avec le cinéma d’aventure d’antan multipliant les clins d’œil et les références aux anciens volets, tout en y apportant une touche de modernité. Pour ce faire, il a gardé en mémoire le conseil que lui a donné le père des «Dents de la mer» ou d’«E.T L’extraterrestre» : «faire un film d'Indiana Jones, c'est comme faire une bande-annonce de long-métrage, il faut du rythme».

Et du rythme, il y en a pendant 2h34. Des courses-poursuites en tuk tuk dans les rues de Tanger ou à cheval dans le métro new yorkais, des cascades à bord d'un side-car comme à la grande époque, des combats en pleine mer. Tous les ingrédients qui font la marque de fabrique de la saga sont réunis, y compris cette nouvelle quête de l’artefact qui les mène jusque dans une grotte.

Mais le «voleur de tombes vieillissant», comme le qualifie Helena, n’est plus aussi alerte. Et c’est peut-être là que le bât blesse. Cette superproduction qui a pour leitmotiv le temps qui passe, abuse parfois des effets spéciaux (souvent imparfaits) et des plans trop longs. Heureusement, la star britannique Phoebe Waller-Bridge («Fleabag») insuffle un vent de fraîcheur et d’impertinence qui fait du bien. Et face à cette nouvelle génération, dont fait aussi partie le jeune Français Ethann Isidore, on ne boude pas notre plaisir de revoir à l’écran des têtes connues comme John Rhys-Davies, l'excavateur loyal et bon enfant des «Aventuriers de l’arche perdue» et de «La dernière croisade» devenu chauffeur de taxi.

Quand vient finalement le moment de dire adieu à Harrison Ford, la nostalgie nous gagne. La magie a opéré. S'il n’atteint pas le niveau des trois premiers volets, «Indiana Jones et le cadran de la destinée» reste une belle conclusion pleine d’action, d’humour et de mélancolie.

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