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Mort de Jane Birkin : le jour où la chanteuse a été bannie par le pape à cause de «Je t’aime… Moi non plus»

Jane Birkin et Serge Gainsbourg ont sorti «Je t'aime... moi non plus» en février 1969. [UPI / AFP]

La chanteuse et actrice Jane Birkin est décédée ce dimanche 16 juillet à l'âge de 76 ans. Connue pour son titre «Je t'aime... moi non plus» en duo avec Serge Gainsbourg en 1969, cette musique aux paroles et au ton avant-gardiste, Jane Birkin avait essuyé de nombreuses critiques.

Une chanson interdite par le Vatican. Jane Birkin est morte ce dimanche 16 juillet à l'âge de 76 ans. Devenue une icône dans les années 1970, le titre «Je t'aime... moi non plus», chantée en duo avec Serge Gainsbourg, l'homme de sa vie pendant 10 ans et père de sa fille Charlotte, s'était alors distinguée par sa sensualité jugée parfois plus que provocatrice. 

L'interprète qui a été retrouvée sans vie à son domicile parisien ce dimanche avait confié en 2021 ses souvenirs de ce tube chez nos confrères de FranceInfo.

«Elle était interdite par le Vatican. Je pense même que le chef de Phonogram (multinationale de musique aujourd'hui disparue) a fait un peu de prison en Italie. Serge (Gainsbourg) a dit que c'était notre meilleur attaché de presse parce que du coup, toute l'Amérique du Sud voulait absolument mettre la main sur ce disque. Elle est devenue non seulement la chanson la plus érotique de tous les temps (Selon le Times ou The Guardian), mais c'était aussi pour les Espagnols et pour l'Amérique du Sud qui souffraient sous des dictatures, une chanson de liberté», avait-elle expliqué.

Trop avant-gardiste ? 

Pour le Vatican, les gémissements de Jane Birkin s’apparentaient à de la «pornographie». Dans un article publié quelques mois après sa sortie en 1969 dans le journal officiel du Vatican, l'Osservatore romano évoquait une obscénité. 

«Quand on fait du lyrisme sur de tels sujets, on fait de l'obscénité. Elle [la chanson] confirme le niveau de stupidité où nous a conduits le type actuel de culture de masse. Il ne vaudrait pas la peine de s'arrêter sur un tel épisode si celui-ci, malheureusement, n'était pas un indice de la contradiction insoluble de ce climat social dans lequel on proteste contre le cinéma pornographique, contre la presse obscène, les violences et les délits sexuels, mais où à peine ose-t-on faire allusion à une prophylaxie morale et à une surveillance responsable que des organes de presse se mettent à lancer l'alarme», pouvait-on lire dans les colonnes du journal officiel du Vatican, il y a 54 ans.

«Je trouvais cette polémique drôle» 

Si à l'origine la première version de «Je t'aime... moi non plus» avait été enregistrée avec l'autre muse de Serge Gainsbourg Brigitte Bardot, cette dernière avait finalement refusé que le titre sorte. Une aubaine quelques années plus tard lorsque Serge Gainsbourg avait finalement offert ce duo à Jane Birkin, qui avait alors marqué la musique de son timbre si spécial et de ces gémissements sensuels. 

Interrogé par FranceInfo sur les polémiques suscitées par la sortie de cette chanson, elle avait raconté sa vision des choses en 2021. «Je trouvais ça très marrant, trop drôle. Mon seul souci était de savoir ce qu'allaient en penser mes parents. Quand je l'ai fait écouter, je soulevais l'aiguille du tourne-disque à chaque respiration et elle disait : "Oh, quelle jolie mélodie". Puis, mon frère est passé juste après moi et a joué le tout et mes parents étaient stoïques. Toute la presse anglaise leur a sauté dessus évidemment, en imaginant qu'ils allaient être super choqués. Je ne sais pas s'ils l'ont été, en tout cas, ils nous ont défendus comme des parents loyaux», avait-elle raconté, 

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