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Predator : retour sur le tournage cauchemardesque du film avec Arnold Schwarzenegger

Arnold Schwarzenegger a souffert pendant le tournage de nombreuses scènes. [© 20th Century Fox France / Disney]

Monument du cinéma d’action dans les années 1980 avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal, «Predator» n’a pas été une partie de plaisir pour les équipes de tournage et les comédiens qui se sont retrouvés à filmer dans des conditions extrêmes.

Une expérience traumatisante. Réalisé en 1987 par John McTiernan, «Predator» marque le début d’une franchise cinématographique qui enchaîne les suites plus ou moins convaincantes («Prey» sorti en 2022 sur Disney+ était une belle surprise). Le premier volet voyait Arnold Schwarzenegger diriger une équipe de soldats d’élites en mission dans une jungle située en Amérique centrale, jusqu’au moment où leur chemin croise celui d’un extra-terrestre collectionneur de crânes humains en pleine partie de chasse.

Dans un article publié en 2017 sur le site américain The Hollywood Reporter, comédiens et membres de l’équipe de tournage avaient raconté les coulisses chaotiques du tournage organisé près d’une station balnéaire au Mexique. Un lieu choisi par la production afin d’éviter un scénario similaire à celui d’«Apocalypse Now». Mais qui n’empêchera pas toutes les personnes impliquées d’être confrontées à des conditions de tournage extrêmes.

«On parle de chaleur étouffante. Pas de 30°C, mais bien au-delà, avec une humidité très élevée. On parle de porter des équipements qui sont lourds, plus les armes et le reste, et j’avais personnellement un fusil d’assaut mitrailleur. Donc vous trimballez votre propre poids, les vêtements, et vous déambulez dans la jungle la faim au ventre, avec les serpents corail, les scorpions, et toutes ces choses», confiait l’acteur Bill Duke. Pire encore, un défaut dans les canalisations de l’hôtel provoquera une épidémie généralisée de l’ensemble des équipes de tournage.

Un véritable supplice

Dans son livre autobiographique «Total Recall» publié en 2012, Arnold Schwarzenegger avait qualifié de «supplice» le tournage des scènes finales où son personnage affronte l’extraterrestre, quasiment nu et recouvert de boue, dans la jungle. Au point d’affirmer ne plus jamais avoir eu envie de tourner dans un contexte similaire par la suite au cours de sa carrière. Le récit oral publié dans The Hollywood Reporter révèle également comment Jean-Claude Van Damme s’était retrouvé sur le tournage pour incarner le Predator, avant d’être finalement viré par la production.

Différentes versions sont avancées par les producteurs, la première serait en raison de ses complaintes incessantes, lui qui tenait à montrer son visage. La deuxième précise qu’il aurait été remercié après avoir jeté au sol la prothèse de la tête du monstre, qui s’est brisé dans la foulée, pour un coût estimé à 20.000 dollars. D’autres versions soulignent qu’il n’était pas assez grand – il sera remplacé par Kevin Peter Hall qui mesure plus de 2,15 mètres – ou qu’il aurait perdu connaissance en raison de la déshydratation à de trop nombreuses reprises. Ou encore qu’il ne respectait pas les directives sur le tournage, insistant pour faire des mouvements inspirés des arts martiaux.

Le costume de la créature extraterrestre forcera également la production à faire une pause de plusieurs mois (ce qui ne fut pas simple, car cela nécessitait l’accord des studios de la Fox). À l’origine, la créature ressemblait plus à une gigantesque fourmi avec des bras difformes. Quand il est apparu évident que le film faisait fausse route, il a été décidé de faire appel au maître absolu des effets spéciaux, Stan Winston, dont le travail avait été acclamé dans «Terminator» et «Aliens, le retour».

Le film sortira dans les salles américaines le 12 juin 1987, et sera accueilli de manière très partagée par la critique. Le public, lui, sera au rendez-vous, et le long-métrage parviendra à attirer des millions de spectateurs dans les salles, au point de s'imposer comme l'un des films d'action incontournables de la décennie. Et il continue de convaincre les studios, encore aujourd’hui, d’entretenir la flamme à travers des suites et autres productions dérivées.

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