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Netflix et le «whitewashing» : pourquoi le trailer de «Death Note» fait polémique

Light Yagami devient, dans cette adaptation, Light Turner. [Netflix]

Netflix a dévoilé mercredi 22 mars le trailer de son prochain film original, «Death Note». Basé sur un manga japonais, le rôle principal a été attribué à Nat Wolff, un acteur américain de 22 ans, blanc.

Dans ce trailer d'une minute, un jeune homme trouve un mystérieux carnet sur lequel est inscrit «Death Note». À l'intérieur, une phrase : «Tout humain dont le nom sera inscrit dans ce carnet mourra». Jusque là, pas de problème : il s'agit bien du synopsis du manga «Death Note» de Tsugumi Ōba et Takeshi Obata. Un adolescent trouve un carnet magique, où il peut écrire le nom de n'importe qui et causer la mort de cet individu. Mais là où le bât blesse dans cette adaptation, c'est au niveau du casting.

Dans le rôle du personnage principal, on retrouve donc Nate Wolff («Nos étoiles contraires»), accompagné de Margaret Qualler, Shea Whigham ou encore Willem Dafoe. En voyant ces acteurs dans l'adaptation du manga, les fans de «Death Note» ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux.

Qu'est-ce que le «whitewashing» ?

L'histoire de «Death Note» se déroule au Japon : les personnages sont donc japonais. Cependant, Netflix a fait le choix de modifier cet aspect-là de l'histoire : Light Yagami s'appelle désormais Light «Turner», et vit à Seattle.

Pourquoi est-ce un problème ? Cela pourrait juste être un choix artistique de la part de la compagnie. Mais c'est en réalité un phénomène qui revient souvent dans le cinéma américain, et il a un nom : le «whitewashing».

Littéralement traduit par «blanchiment», ce terme s'est imposé dans la pop-culture pour désigner les films comportant des acteurs blancs, alors que cela semble illogique au niveau de la narration. Par exemple, dans «Prince of Persia» (2010), Jake Gyllenhaal joue le fils adoptif du Roi de Perse. Un acteur perse aurait probablement mieux convenu au rôle.

Les acteurs non-blancs relégués au second plan

Mais le problème n'est pas simplement au niveau du réalisme : le «whitewashing» empêche certaines personnes de se voir représentées au cinéma, et de l'autre côté, limite les premiers rôles réservés aux acteurs asiatiques, noirs, arabes, etc.

Ainsi, en s'appropriant une œuvre japonaise, Netflix ne remplit pas sa part du contrat et engage un acteur blanc, alors qu'un acteur d'origine japonaise aurait pu tenir le premier rôle de ce long-métrage. À cause du «whitewashing», les acteurs non-blancs n'ont souvent pour seul choix que les seconds rôles.

La plateforme de streaming s'était déjà attirées les foudres des internautes avec sa série «Iron Fist», qui mettait en scène un homme blanc s'appropriant certains codes asiatiques, notamment avec les arts martiaux.

Cependant, beaucoup avaient défendu qu'il s'agissait de l'adaptation d'un «comic» où le personnage principal était, en effet, un homme blanc. Le même raisonnement ne peut s'appliquer à «Death Note», puisque même le nom du protagoniste a été modifié, supprimant toute trace qu'on peut trouver dans le manga de l'héritage japonais. 

Le «whitewashing» est encore très présent au cinéma. Dernièrement, le film «Ghost In The Shell» en a été le parfait exemple : le premier rôle a été attribué à Scarlett Johansson, alors qu'il s'agit d'une histoire japonaise, mettant en scène un cyborg japonais. Ce choix de casting a également beaucoup fait parler de lui sur les réseaux sociaux.

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