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Le Festival du Film de Fesses fait grimper la température à Paris et Montreuil du 27 au 30 juin 2019

Evénement CULturel et festif, le Festival de Films de Fesses se met en mode Pleine Lune du 27 au 30 juin 2019.

Le plus (dé)culotté des festivals en est cette année à sa 6è édition. Victime de censure sur Facebook et Instagram l'événement, qui fonctionne sans subvention, continue envers et contre tout de faire monter le mercure en début d’été, toujours confectionné avec amour par un groupe de passionnés et de cinéphiles dont le noyau dur est essentiellement composé de femmes.

Cette année La Filmothèque et Le Reflet Médicis s’acoquinent avec de nouveaux lieux, Le Méliès de Montreuil pour une nuit érotique samedi et Le Point éphémère pour une journée Hors les Fesses dimanche.

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La programmation promet son lot de plaisirs divers et variés avec notamment des cartes blanches à Hélène Cattet & Bruno Forzani, Lucile Hadzilahovic et Bertrand Mandico, un panorama de la création contemporaine au travers de six longs-métrages, une compétition de courts métrages dont les plus plébiscités seront récompensées par deux prix : La Fessée du Jury et La Fessée du public, ainsi qu’une rétrospective placée sous le signe de La Pleine Lune dédiée au cinéma érotique maléfique peuplé de vampires, sorcières et autres démons...



Anastasia Rachman, co-fondatrice, revient sur l’essence de ce festival à nul autre pareil en France et les temps forts de la programmation

Pour qui a été crée le film de fesses et pourquoi ?

Le festival de fesses a été crée pour toutes les fesses qui souhaitent découvrir le cinéma érotique. On souhaitait revaloriser le genre érotique, le ramener dans les salles de cinéma, permettre au spectateur de vivre ses émotions, avoir tous ses sens en éveil tous ensemble dans une salle de cinéma. Donc ramener le cinéma au coeur du projet, faire découvrir de jeunes auteurs, valoriser un patrimoine cinématographique important.

On parle plus de films érotiques ou de films pornographiques ?

Pour nous la frontière est très mince entre les deux. Film porno ou film érotique, à partir du moment où il y a du cinéma, qu’on soit dans une démonstration explicite ou implicite de cette forme artistique, nous on l’accueille avec joie au sein du festival. C’est le cinéma avant tout qui prime donc on voit effectivement des sexes à l’écran que ce soit effleuré, évoqué… Pour nous c’est la revendication d’un art.

Le Festival s’adresse à des cinéphiles plutôt ?

Oui parce qu’on a une programmation pointue et exigeante, après on est aussi avec des gens qui sont plus sensibles à la cause et qui ont besoin de parler de ces sujets-là à travers le cinéma. Le public du festival il est très très varié. On accueille des jeunes gens de 18 à 35 ans et un public plus habitué des cinémas de quartier que sont Le Reflet Médicis et La Filmothèque.

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Est-ce que le cinéma de fesses est assez pris au sérieux ?

ça dépend par qui (rires) oui il y a des gens qui nous suivent et qui prennent ça très au sérieux, et d’autres qui s’en amusent, mais si on arrive à les convaincre qu’il y a une beauté dans ce cinéma là ce sera gagné, donc toutes les fesses sont les bienvenues.

Quels seront les temps forts ?

La séance en odorama du film Under The Skin, qu’un public peut-être assez large a déjà vu, mais pas sous cet angle-là… Il y a une Nuit de Pleine Lune à Montreuil, avec quatre films de la rétrospective… Il y a des cartes blanches à des réalisateurs importants du film de genre, Lucile Hadzilahovic et Bertrand Mandico et Hélène Cattet & Bruno Forzani, qui seront là pour présenter des films surprises mais aussi des films de leur cru… Le film Frankenhooker qui n’a pas été beaucoup montré au cinéma, présenté par deux jeunes réalisateurs. Il y a aussi Régine Abadia qui vient présenter un film de 1993 qui s’appelle Les Bêtes en ouverture du film Possession de Zulawski. C’est vraiment une rareté à découvrir en salle. On a aussi le film d’Araki, Nowhere, qui n’a pas été beaucoup vu non plus en 35 mm en salle de cinéma…

Le film en odorama, ça consiste en quoi exactement ?

C’est une projection classique dans la salle de cinéma mais on remet à chaque spectateur un petit livret qui s’appelle un carnet de gammes. Il a été concocté avec des nez, un collectif qui s’appelle Le journal d’un anosnique. On a réfléchi à la création de sept odeurs différentes qui vont venir jalonner des scènes du film et permettre au spectateur de le découvrir sous une autre dimension qui met tous les sens en éveil. Il n’y a pas forcément que des odeurs agréables (rires). On a vraiment fait plusieurs séances tests pour créer une identité au personnage de Scarlett Johansson, et des odeurs qui durent dans le temps, parce qu’il y a des tableaux olfactifs et visuels.

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A côté des films, quelles sont les autres activités prévues ?

On propose une journée Hors les Fesses au Point Ephémère le dimanche pour clôturer aussi le festival. On pourra participer à des ateliers, découvrir de jeunes talents autour de lectures, de performances, d’expositions de photos, peintures, dessins… Il y aura même une bataille d’eau avec concours de t-shirt mouillé… C’est un rendez-vous fort toujours autour de l’érotisme mais on s’éloigne un peu du cinéma pour traiter la thématique à travers d’autres formes artistiques. Il y aura aussi un ciné-concert sur un film de Jess Franco (pape de la série B, ndlr) avec des acteurs assez connus, Jean-Luc Vincent et Céline Furher, et des musiciens pour jouer sur le film.

Cette année c’est la sixième édition du Festival du film de fesses, qu’est-ce qui fait que ça dure ? La promotion du festival n’est pas facile pourtant…

Ce qui fait que ça dure c’est notre énergie, les bonnes fées du festival… Effectivement on utilise des moyens de diffusion qui sont assez réactionnaires qui ne tolèrent pas les tétons et les fesses, donc on essaie de passer entre les gouttes… Ce n’est pas évident mais ça réaffirme l’idée qu’il faut insister et continuer plus que jamais de croire en notre projet.

Beaucoup de femmes travaillent sur ce festival, est-ce qu’elles portent un regard féministe sur la programmation, un discours politique ?

Oui, ce discours là il est en nous, de montrer des corps différents, de montrer le travail de réalisatrices et aussi des modes d’expression différents que ce que l’on peut voir dans les salles de cinéma. On ne ressent pas le besoin de le revendiquer, mais oui on a fait une rétro femmes réalisatrices, on accueille de jeunes collectifs qui travaillent sur la question du genre et du consentement… Donc oui il n’y a pas plus politique que le sexe.

Qu’est-ce qui fait un bon film de fesses ?

C’est super dur de répondre à cette question, parce qu’on montre des films tellement différents, des films qui travaillent la question de manière tellement intime et personnelle (et souvent réussis) (rires). Je ne sais pas quoi dire, mais si le film titille là où il faut, réveille des fantasmes, questionne sur sa sexualité, alors c’est un film de fesses réussi.

Programmation complète sur le site du Festival du Film de Fesses ici.

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