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John Carter : comment le film est devenu le plus gros flop de l'empire Disney

Flop historique pour certains, œuvre cinématographique incomprise pour d’autres, «John Carter» était considéré comme une franchise prometteuse par les studios Disney lors de sa sortie en salles en 2012. Le film terminera au rang des échecs les plus retentissants et coûteux de la firme aux grandes oreilles.

L’histoire de John Carter (à voir le 3 septembre à 20h50 sur W9) est celle d’un soldat qui se retrouve malgré lui téléporté sur la planète Mars où le peuple d’Hélium est persécuté par celui de Zodanga. Il est fait prisonnier par les Tharks, des martiens à la peau verte et dotés de plusieurs bras, avant que ces derniers ne l’acceptent parmi eux.

Durant son périple, John Carter fait la rencontre de la princesse d’Hélium, Dejah Thoris, qui refuse un mariage forcé avec Sab Than, un puissant guerrier de Zodanga qui promettait la paix en échange. Elle souhaite que John l’aide à sauver son peuple, mais lui ne pense qu’à une chose : retourner chez lui.

Basé sur l’œuvre de l’auteur Edgar Rice Burrough – qui est accessoirement le créateur de Tarzan – entamée en 1912, et qui sortira onze livres dédiés aux aventures de son héros de science-fiction (dont le premier est intitulé «Une princesse de Mars»), l’adaptation de «John Carter» sur grand écran aura mis pas moins de 100 ans avant de voir le jour… pour finalement faire un four monumental.

Des choix questionnables

Le réalisateur des Looney Tunes, Robert Clampett, envisageait déjà d’en faire un film d’animation en 1931. Avant que le projet ne soit finalement abandonné en raison des mauvais résultats obtenus lors des premiers tests sur le public. Le réalisateur John McTiernan se penchera lui aussi sur la question dans les années 1980, avec Tom Cruise dans le rôle principal. Mais décidera de ne pas se lancer en raison des effets spéciaux jugés trop faibles à l’époque. Robert Zemeckis y jettera un œil, mais arrivera à la conclusion que l’univers présenté par «John Carter» est trop proche de celui de «Star Wars», et que le résultat ne sera probablement pas à la hauteur du monde porté à l’écran par George Lucas.

D’autres grands noms défileront au bas du projet – notamment Robert Rodriguez ou Jon Favreau – mais ce sera finalement Andrew Stanton, qui grâce aux succès du «Monde de Némo» et «Wall-E», finit par être nommé au poste de réalisateur par Disney qui vient d’acquérir les droits d’adaptation de l’œuvre. Le problème est que ce dernier, qui vient des studios d’animation Pixar, n’a jamais tourné de films avec des comédiens, des décors, etc. S’il n’est pas non plus le premier venu, Andrew Stanton, à postériori, n’était probablement pas le choix le plus judicieux pour mener un projet d’une telle envergure, Disney pensant à l’époque en faire une franchise déclinée en plusieurs volets, selon le site américain Forbes.

Un film plus cher qu'«Avatar»

Au final, le coût de production de «John Carter» a été estimé entre 250 millions de dollars (un peu plus de 224 millions d’euros) et 307 millions de dollars, soit un peu plus 10 millions de plus qu’«Avatar» sorti trois ans plus tôt en prenant le montant le moins élevé. Au bout de deux semaines en salles, le film était déjà considéré comme un échec au proportion pharaonique. Disney aurait perdu près de 200 millions de dollars (un peu moins de 180 millions d’euros) dans l’opération. Certains ont déploré un casting privé de stars (Taylor Kitsch y tient le rôle principal aux côtés de Lynn Collins, mais Willem Dafoe, Mark Strong, Dominic West, ou encore Bryan Cranston sont également présents), d’autres une promotion bâclée qui n’a jamais permis aux spectateurs de comprendre les enjeux de l’histoire avant la sortie en salles.

Au final, ce qui aurait pu rester un fiasco financier particulièrement douloureux pour Disney n’est plus qu’un lointain souvenir, une vulgaire anomalie dans la comptabilité. L’empire aux grandes oreilles s’est bien rattrapé depuis en faisant notamment l’acquisition de Lucasfilm – et de l’ensemble de la franchise Star Wars – quelques mois plus tard en déboursant plus de 4 milliards de dollars en décembre 2012, et en s’emparant de la totalité des licences Marvel en rachetant la 21th Century Fox en 2017. Une opération officialisée en mars dernier pour la somme astronomique de 71,3 milliards de dollars (plus de 64 milliards d'euros). Autant dire que tout va bien dans le meilleur des mondes pour Mickey et ses comptables.

John Carter, le 3 septembre à 20h50 sur W9

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