Drogues dures, drogues douces, médicaments, jeux… Les addictions ont toutes pour point commun de faire perdre le contrôle des malades. Comment les anciens accros sont-ils parvenus à décrocher ? Quel a été le déclic ? Un documentaire de France 2, Addiction : vivre sans, leur donne le parole.
Olivier, Fanny, Jeanne et Lolita racontent avec un courage et une clairvoyance qui forcent le respect leur première et leur dernière fois devant la caméra de Karine Dusfour. La réalisatrice filme en parallèle des consultations au service addictologie de l’hôpital Saint Anne. Là-bas les médecins recueillent les appels au secours de ceux qui veulent tenter d’arrêter pour la première fois ou pour la vingtième fois… «Le corps essaie de retrouver cette extase de la première fois en augmentant toujours plus les doses, mais cette extase on ne la retrouve jamais...».
Frénétiques, asservis, ils sont à bout. Leur descente aux enfers, de l'isolement à l'overdose, s'accompagne d'une honte qui, par cercle vicieux, les font s’enfoncer toujours plus... Et c'est la peur parfois qui leur sert de déclic : «J’étais dans un état tel que mon corps ne m’appartenait plus du tout», témoigne une ancienne alcoolique qui raconte ses crises de délirium tremens, «je voyais les murs se rapprocher, je n’avais pas la force de téléphoner, je saignais du nez, des oreilles…».
Pour tous, il est question de vie ou de mort, de retrouver l’envie de vivre et la liberté. Mais le travail de reconstruction est lent et douloureux et ne peut pas se faire seul…
«Durant mes repérages j’ai rencontré de nombreux addicts. J’ai compris que à tout âge, dans n’importe quel milieu social, pour des raisons diverses, tout le monde peut être touché de près ou de loin par cette problématique », explique la réalisatrice. « J’ai voulu donner la parole à d’anciens dépendants. Recueillir leur témoignage sur cette bataille qu’ils ont gagnée face à leur propre défaite. Une victoire toujours née d’une rencontre avec un autre : soignant, assistante sociale… Et faire de leurs récits de résurrection le fil narratif du film.».
Des histoires particulières qui raisonnent dans les salles de consultations des médecins et infirmiers du service d’addictologie de l’hôpital Sainte Anne à Paris. «Quand ils arrivent pour la première fois, les patients ont déjà perdu la guerre contre le produit. Ici on progresse, chute, recommence, rechute encore. La parole et l’écoute sont les clés de la bataille contre la dépendance. Jusqu’à ce que cette relation devienne peut être un jour le moteur de la reconstruction».
Addiction : vivre sans, mardi 1er octobre à 22h35 sur france 2.