En direct
A suivre

«Piopio», le clown magicien au grand cœur

Joseph Megaides se rend notamment dans les hôpitaux pour enfants. [© DR]

Depuis vingt ans, «Piopio le clown», Joseph Megaides à la ville, aide à améliorer le quotidien dans des hôpitaux pour enfants, des maisons de retraite ou encore des établissements pour autistes, en région parisienne.

A Necker, Robert-Debré, Saint-Maurice, il essaye toujours «d'apporter quelque chose aux gens. Un sourire, un rire, un moment d'évasion». Et en retour, celui qui est bénévole dans plusieurs associations, «comme "Tête en l'air", "Nez rouge" ou encore "Rêves"» se réjouit de recevoir «des mégatonnes d'énergie».

Une vocation pourtant née d'un drame, en 1965. A l'âge de 11 ans, Joseph Megaides, qui habitait auparavant à Tunis avec sa mère, rencontre alors pour la première fois son père, en France. Sauf que celui-ci est hospitalisé depuis de longues années dans un état végétatif causé par une grave maladie.

«Je voulais être positif et m'en sortir»

«Quand vous allez dans un hôpital à cette âge là, avec des gens malades, ça vous reste. Mais je ne voulais pas rester dans mon trou et creuser. Je voulais être positif et m'en sortir, et j'ai donc fait un tas de petits boulots», explique Joseph.

Après un parcours atypique qui l'a mené à exercer le métier de juriste spécialisé en droit des sociétés, l'homme a profité d'une nouvelle épreuve de la vie, un divorce, pour se reconvertir et se lancer dans sa passion à 45 ans : devenir clown.

Appelé «Piopio» par une enfant lors d'une de ses premières sorties déguisées, Joseph a gardé ce nom et est devenu spécialiste de la magie et de la sculpture sur ballon. Il met son énergie débordante au service de l'autre. «Surtout quand il est en marge. Ce qui est le cas des malades, mis en marge de la société dite "active"», souligne-t-il.

Et si gagner de l'argent «n'a jamais été l'objectif» de sa vie, Joseph Megaides, qui habite dans un studio à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), réalise aussi des prestations à travers des agences dans l'événementiel, pour les anniversaires ou les fêtes fin d’année.

L'artiste fait aussi parfois le show dans la rue ou devant le Jardin d'Acclimatation, où il confectionne des ballons. «Je me suis aperçu que quand les gens, adultes ou enfants, voient un clown, c'est un peu comme s'ils voyaient le Père Noël. Mais un Père Noël qui travaille toute l'année», plaisante Joseph.

La crise du coronavirus a été douloureuse pour ce passionné. Pas question de se rendre dans les établissements de santé, beaucoup trop sensibles. Alors, comme d'habitude, «Piopio» a fait contre mauvaise fortune bon cœur : «je n'ai pas perdu de temps pendant le confinement, car j'ai écrit des sketchs, et j'ai appris de nouveaux tours de magie et formes de ballon».

Il en a également profité pour se lancer dans l'écriture d'un livre, «Amour, bonheur et viennoiseries», désormais publié. Un titre loufoque qui lui ressemble : «l'amour et le bonheur manquent tant à notre société, qui est trop agressive et violente. Quant aux viennoiseries, j'étais en train d'en acheter lorsque ce titre m'est venue comme une étincelle». Une étincelle de vie, à n'en pas douter.

Retrouvez toute l'actualité concernant l'Ile-de-France ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités