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Yellowjackets : tout savoir sur la série qui fait un carton aux Etats-Unis et débarque sur Canal+

[© 2021 Creative Engine Entertainment, Entertainment One]

Succès aussi bien critique que public outre-Atlantique, où elle a fasciné des millions d’Américains, la série Yellowjackets arrivera le 3 mars sur Canal+ et myCanal.

Drame horrifique, survivaliste, psychologique… Difficile de la ranger dans une seule catégorie. Librement inspirée du roman Sa Majesté des Mouches de William Golding, la série Yellowjackets, créée par Ashley Lyle et Bart Nickerson, suit les membres d'une équipe de football féminine du New Jersey qui se retrouvent dans une situation cauchemardesque après le crash de leur avion dans une région sauvage d'Amérique du Nord. En lutte pour leur survie, les lycéennes sombrent peu à peu dans la sauvagerie.

Alors qu’on découvre leur calvaire, on suit également la vie actuelle de certaines survivantes, Shauna, Taissa, Natalie et Misty. Quatre adultes pas vraiment sorties indemnes de tout cela, mais qui tentent de se faire passer pour des personnes équilibrées. Vingt-cinq ans plus tard, elles ont fait leur vie, mais le passé continue manifestement de les hanter sérieusement.

Les fans s'amusent à élaborer des théories

Les téléspectateurs qui ont suivi la série sur la chaîne américaine Showtime jusqu’en janvier dernier ont été nombreux à commenter et livrer leurs théories sur la série, Yellowjackets prenant un malin plaisir à brouiller les pistes et jouer habilement avec le suspense et les mystères. Après les premières images qui annoncent la couleur (définitivement) sanglante de l’ensemble, on commencera par se demander qui est la fille qui court pour sauver sa vie, poursuivie comme du gros gibier par ses anciennes partenaires de football maintenant vêtues de peaux de bêtes. La question sera d'abord de savoir si ces dernières ont été contraintes de se livrer au cannibalisme pour subsister, mais cette question laissera place très vite à bien d'autres... Mystère, on vous dit…

Le succès est tel que la série a été renouvelée pour une saison 2. Les actrices Mélanie Lynskey, Tawny Cypress, Christina Ricci, Juliette Lewis incarnent respectivement les versions adultes de Shauna, Taissa, Misty et Natalie, tandis que Sophie Nélisse (Shauna), Jasmin Savoy Brown (Taissa), Sammi Hanratty (Misty) et Sophie Thatcher (Natalie) les interprètent en version plus jeune et la ressemblance est bluffante.

Les deux temporalités entre lesquelles la série ne cesse de naviguer explorent chacune des thèmes différents, notamment ceux de l’adolescence et des corps chahutés par les hormones, et du féminisme.

On plonge tour à tour en 1996, lorsqu'un avion transportant les Yellowjackets s'écrase dans la nature sauvage canadienne, et en 2021, lorsque quatre survivants ont atteint l'âge mûr et craignent manifestement que la vérité sur leur séjour dans la nature ne soit révélée.

«Ces filles étaient spéciales», se souvient une connaissance, en 2021.  C'étaient des championnes.» En 1996, l'équipe est performante dans le championnat, mais c'est l'équipe de baseball des garçons, plutôt bof-bof, qui est pourtant portée aux nues. Cette sous-estimation a le don d’exaspérer les Yellowjackets, des filles du girl-power des années 1990 qui aspirent à être reconnues à leur juste valeur, et à se tirer de la banlieue où elles ont grandi. Entre les intellos, les populaires, les harcelées… C’est aussi une guerre acharnée qui se joue entre elles. Une guerre sans pitié…

La rage au ventre

La bande originale, avec des titres de PJ Harvey, Hole, ou encore Portishead – participe à créer l'ambiance rebelle générale. La présence de Melanie Lynskey (Créatures célestes), Juliette Lewis (actrice rock n'roll vue dans Strange Days, Tueurs nés, et aussi chanteuse dans son groupe Juliette and the Licks) et Christina Ricci (la reine du ciné indé dans les années 1990), trois idoles de la rébellion des adolescents des années 1990, fait partie intégrante du message sous-jacent de la série (et du plaisir décuplé à la regarder pour celles et ceux qui ont grandi dans cette décennie).

Les similitudes avec Sa Majesté des Mouches résident dans la question de savoir comment un groupe de jeunes bloqué au milieu de nulle part arrive à survivre. «C'était la base de notre idée», explique la co-créatrice Ashley Lyle pour le magazine Creative Screewriting. «La thématique du roman en termes de croyance, de superstition et de désir primordial de donner un sens au monde a également fait son chemin dans notre récit», a-t-elle poursuivi.

«Yellowjackets explore l'amitié féminine et la rage féminine», a confié Lyle. «Nous voulions examiner le meilleur et le pire dont les gens sont capables dans de mauvaises circonstances», a-t-elle ajouté. En ce qui concerne les influences, en particulier la touche d’humour que les créateurs ont souhaité insuffler à petite dose, «pour traiter les moments les plus sombres», a déclaré Lyle, ils évoquent The Sopranos, Welcome to The Dollhouse (Todd Solondz) et Fargo (les frères Coen).

Du gore (leur subsistance tient aux bêtes chassées), du surnaturel (dont un symbole cryptique), de la psychologie, de la romance, des hormones en folie, du désir mêlé à de l’ultra-violence, et une petite pointe d’humour… La recette qui pourrait être un mix entre Les Survivants, Blair Witch, les séries pour ado, Lost et le roman Sa Majesté des Mouches (ici pas vraiment des mouches mais des guêpes, avec venin et dards vite dégainés...), pourrait sur le papier laisser croire à un mélange indigeste, mais l’exécution est telle que l’ensemble est des plus accrocheurs, d’où l’immense succès rencontré aux Etats-Unis, et bientôt en France…

 

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