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Infiniti : tout savoir sur la série spatiale de Canal+

Céline Sallette est éblouissante dans cette quête aussi physique que métaphysique. [Empreinte Digitale/Fédération Entertainment Belgique/Canal+]

Infiniti, toute nouvelle Création Originale Canal+, sera mise sur orbite ce 4 avril. Véritable OVNI dans le PAF, cette somptueuse série portée par Céline Sallette oscille entre le thriller et la science-fiction, et va faire prendre de la hauteur aux téléspectateurs en l'arrachant des pesanteurs du réel.

L'ISS ne répond plus. Alors que son équipage est en perdition, un cadavre décapité et recouvert de cire est retrouvé sur un toit au Kazakhstan. L'identification est formelle : il s'agit d'Anthony Kurz, l'astronaute américain censé se trouver actuellement dans l'ISS... Isaac Turgun, un flic kazakh haï de sa hiérachie corrompue pour son intégrité à toute épreuve tente de comprendre ce qui a pu se passer. Il est bientôt rejoint par Anna Zarathi, spationnaute française qui aurait dû prendre part à la mission dans la capsule internationale, et qui ne peut se résoudre à croire que l'Américain n'est plus dans l'ISS.

Entre l'immensité des steppes du Kazakhstan, ses paysages suspendus comme en dehors du temps, et les confins de l'espace, Infiniti offre déjà par ce contraste saisissant un spectaculaire voyage sublimé par les images du réalisateur Thierry Poiraud (Don't grow up).

Alors que les aventures de Thomas Pesquet dans l'espace ont passionné la France et le monde, la série entre dans les coulisses tout en réinventant la mythologie de la conquête spatiale. Une conquête éminemment politique - et le sort de l'ISS en pleine guerre d'Ukraine le rappelle aujourd'hui cruellement - et une conquête aussi philosophique. Car il faut être un peu fou pour se lancer «dans une boîte de conserve géante dans l'environnement le plus hostile du monde», dit un personnage de la série qui convie aussi à un voyage aux confins du rationnel.

La foi scientifique y est confrontée à celle du mysticisme

«On ne s'est pas mis de limite. On est parti du polar classique pour aller à la science-fiction. Une science-fiction qui ne s'exprime pas par une débauche d'effets spéciaux mais par les personnages», ont fait savoir les équipes de création. Qualifié de maître du mystérieux par Canal+, le réalisateur a dit-il été inspiré par le réalisme de Premier Contact de Denis Villeneuve, du sens du spectaculaire d'Interstellar de Christopher Nolan, de l'espace selon Alfonso Cuaron (Gravity) et Andreï Tarkovski (Solaris), mais aussi des enquêtes de L.A. Confidential et de Se7en, ou encore des intrigues à tiroirs façon Lost. C'est vrai qu'il y a un peu de tout ça dans Infiniti, mais pas que.

Les scénaristes Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe, se sont quant à eux passionnés pour le mysticisme qui s'est développé autour des lieux de lancement des fusées, des objets technologiques de pointe plantés au beau milieu de plaines désertiques où les rares populations ont développé de profondes superstitions, des shamans y moquant l'orgueil des humains à vouloir «jouer à Dieu». Ils avaient aussi envie de traiter des enjeux industriels liés à la conquête de l'espace qui, en bout de chaîne, se résument à des hommes assis derrière leurs écrans d'ordinateur.

Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe ont en outre révélé s'être inspirés du livre de Pierre Bayard «Il existe d'autres mondes», qui valide l'idée de mondes parallèles et raconte leur porosité qui s'exprime notamment par les sentiments de déjà-vu.

Infiniti prend ainsi des allures de western scientifique, de polar cosmique, et engage une réflexion sur comment la foi et la science serait en réalité deux faces d'une même pièce. 

Un casting au sommet

Céline Sallette (L'Apollonide : Souvenirs de la maison close ; Vernon Subutex) campe Anna, une femme astronaute inspirée notamment par Claudie Haigneré (avec qui les auteurs et l'actrice se sont entretenus). Son personnage vit un échec cuisant qui la plonge dans ce qui pourraient être des troubles existentiels, des troubles psychologiques, ou autre chose de plus irrationnel. «La question centrale pour Anna est la réussite ou l'échec. C'est proche de nous. c'est magnifique à traiter car on explore tous différentes versions de soi dans la vie», confie l'actrice. 

Daniyar Alshinov (A Dark, Dark Man) joue un enquêteur dont l'intégrité à toute épreuve lui vaut beaucoup d'ennemis. La souffrance qui le porte lui donne une soif insatiable de justice, à laquelle l'acteur parvient à insuffler beaucoup de profondeur.

Un tournage en partie en Ukraine

Baïkonour, où se situe le cosmodrome, était pour le réalisateur l'endroit idéal pour ramener le fantasme de la guerre froide (qui désormais n'en est plus un depuis la fin du tournage...).

Mais les prises de vue à l'intérieur n'ont pas eu lieu là-bas. 70% des images en intérieur ont en fait été tournées en Ukraine où l'esthétique russe avait du mal à passer auprès de populations, raconte l'équipe. «On a vécu deux mois et demi à Kiev. Aujourd'hui c'est douloureux parce qu'on a des amis là-bas», confie Céline Sallette. «On a choisi l'Ukraine parce que c'est une terre de tournages avec un niveau technique très élevé», expliquent les producteurs.

Les équipes venaient en fait de partout dans le monde, et en permanence six langues étaient parlées sur le plateau. Cette dimension cosmopolite, et celle géopolitique en toile de fond - avec un côté prémonitoire effrayant qui donne une épaisseur supplémentaire à l'histoire - achèvent en la nourrissant de rendre passionnante l'expérience Infiniti.

Composée de six épisodes de 52 minutes, Infiniti sera diffusée à partir du 4 avril sur Canal+ et sur MyCanal.

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