En direct
A suivre

Le marché des drones en plein boom

Un employé d'Aerovision porte le drone fulmar, le 25 septembre 2012 à Merignac [Pierre Andrieu / AFP] Un employé d'Aerovision porte le drone fulmar, le 25 septembre 2012 à Merignac [Pierre Andrieu / AFP]

Le marché militaire et civil des drones est promis à une forte expansion se chiffrant à des dizaines de milliards d'euros, selon les industriels présents sur le salon UAV Show Europe consacré à ces avions sans pilote, ouvert mercredi pour deux jours à Bordeaux.

"Le drone ouvre une nouvelle ère industrielle de l'aéronautique", prédit François Baffou, directeur de Bordeaux Technowest, organisateur de ce second salon unique en Europe, dédié principalement aux drones et micro-drones ayant des applications civiles.

De nombreuses PME mais également les grands groupes de l'industrie aéronautique française ayant pris le virage vers ce nouveau marché, tels Dassault, EADS, Thalès, sont présents durant ces journées où sont présentées démonstrations en vol et conférences.

"Le drone ne remplacera ni l'hélico, ni l'avion, mais il les remplacera sur des missions qui coûtent très cher avec les solutions actuelles telles que la surveillance de voies ferrées, de pipeline, de pales d'éoliennes, l'inspection de lignes électriques ou l'observation marine", estime M. Baffou.

"Un hélicoptère c'est 1.OOO euros de l'heure. Avec un drone on divise la facture par douze", avance-t-il, désireux de "démystifier le drone +Big brother+ qui avec des caméras va tout surveiller".

"Non, il faut voir cela en terme de marché", assure-t-il. "Des drones qui vont surveiller des équipements industriels, pour cela les entreprises vont payer".

L'industrie militaire, qui a développé le marché des drones, va continuer à le soutenir, selon Jean-Noël Stock, vice-président drones et renseignement au sein de Thalès systèmes aéroportés: "Sur la période 2005-2015, le marché militaire mondial des drones, dominé à 50% par les Etats-Unis et 25% par Israël, est estimé à 100 milliards d'euros".

Pour la France, Dassault aviation a été maître d'oeuvre du plus important projet européen de drone de combat, en coopération avec la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Suède et la Suisse, celui de l'avion furtif nEUROn, pour un coût de 10 milliards d'euros.

"Il va voler dans quelques semaines", a annoncé à l'AFP le directeur général de Dassault aviation, Eric Trappier.

Si selon lui, "il est difficile de parler d'un seul marché des drones", il est essentiel pour "la France qui est en retard" de "développer les filières des petits et grands drones" tant civils que militaires.

Mais si Dassault n'a pas encore lancé d'application civile de drones, M. Trappier est certain que "de nouveaux besoins vont éclore".

Pour Thalès, qui a développé avec sa branche britannique le Watchkeeper, drone de surveillance "unique au monde" selon M. Stock, premier volant à 5.000 mètres à avoir été certifié par le ministère de la Défense britannique, "les drones civils vont avoir un développement exponentiel" à l'image de ce qui s'est produit dans le domaine militaire.

"Il est encore difficile de définir exactement quand, car il y aura un temps de retard en fonction de l'évolution des normes de sécurité des vols. Mais il est facile de dresser des scénarios qui se chiffrent aussi en milliards d'euros", a-t-il dit.

Aujourd'hui, la France est le seul pays européen a avoir certifié un drone volant à moins de 150 mètres d'altitude, utilisé par les pompiers des Landes pour surveiller les feux de forêt.

Pour ceux se mélangeant à l'espace aérien, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) demande "une analyse des risques encourus et les moyens mis en oeuvre" par les demandeurs avant de délivrer des autorisations de vol, explique Maxime Coffin, chef de mission de l'aviation générale à la DGAC.

"Il n'y a pas de solution technique encore satisfaisante, les systèmes d'anti-collision embarqués sont encore compliqués", a-t-il ajouté.

"On donne des autorisations sur des zones sécurisées ou sur des espaces sans population et on met en place un retour d'expérience pour travailler d'ici 18 mois à une évolution réglementaire", dit-il.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités