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Fukushima : le pire est peut-être à venir

Piscine de Fukushima Le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima.[Yoshikazu TSUNO / AFP PHOTO]

La piscine de "désactivation" du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Fukushima qui contient 264 tonnes de combustibles usagés repose en équilibre ou presque à trente mètres de hauteur. Un nouveau séisme entraînerait à coup sûr son effondrement et une catastrophe nucléaire sans précédent.

18 mois après la catastrophe, la menace nucléaire que fait peser la centrale de Fukushima n'a jamais été aussi grande. C'est même un désastre planétaire en puissance qui se prépare sous nos yeux à en croire les meilleurs experts mondiaux. En cause, non pas les réacteurs de la centrale, mais sa piscine.

C'est ce bassin de béton qui contient les combustibles usagés. Leur présence dans l'eau atténue leur radioactivité. Mais aujourd'hui, cette piscine est à l'air libre, ou presque. Pas de chape de béton ou de protection quelconque pour protéger ces déchets hautement dangereux, mais une simple bâche. Qui plus est, cette piscine est perchée à 30 mètres de hauteur sur les ruines du réacteur 4 de la centrale. Pour le physicien français Jean-Louis Basdevant, cette fameuse piscine est carrément maintenue en hauteur par les seules "forces de l'esprit" rapporte le Nouvel Observateur.

 

Rien n'est fait ou presque

Pourtant la mise à l'air libre de ces 264 tonnes de combustibles nucléaires pourrait dégager dans l'atmosphère dix fois plus de radioactivité que Tchernobyl. Autant dire que le pire est à venir si rien n'est fait. Et justement peu de chose ont été faites. Tepco et le gouvernement japonais ont beau certifier que la piscine est sous contrôle et que le risque a disparu, plus grand monde ne leur fait confiance depuis que l'opinion découvre leurs mensonges successifs depuis le 11 mars 2011.

Depuis la catastrophe, Tepco a renforcé le plancher de la piscine bassin par une structure d'acier et de béton de plusieurs centaines de tonnes et devant les critiques de la presse et de son puissant allié, les Etats-Unis, l'opérateur a fait procéder à des tests lasers de résistance sismique. Cet été, il a aussi dévoilé un programme expérimental de transvasement des 1.535 barres irradiées grâce à une grue de 70 mètres dont l'issue n'est pour l'instant prévue... que fin 2013.

Pourtant le temps presse. Ainsi, le professeur Koichi Kitazawa qui présidait l'Agence japonaise pour les Sciences et la Technologie a tenu des conclusions édifiantes dans un rapport publié en début d'année : "A la centrale de Fukushima, le pire est peut-être à venir. A cause de la piscine du réacteur 4, un nouvel accident peut se produire n'importe quand, qui menacerait la survie même de mon pays." Avant de préciser : "Je prie pour que, dans les semaines à venir, une violente tornade saisonnière ne s'abatte pas sur la centrale."

 

Sismologues et américains s'alarment

Et il n'est pas le seul à s'inquiéter. En avril dernier, des sismologues ont affirmé que le séisme du 11 mars avait réactivé une faille sous la centrale et que la probabilité d'un nouveau séisme géant était élevée….

A tel point que le 24 avril, un sénateur américain Ron Wyden, de retour d'une visite de la centrale, a officiellement interpellé Hillary Clinton sur le sujet : "le risque que représente l'énorme inventaire de matériaux radioactifs et combustibles usés en cas de séismes ultérieurs devrait être un sujet de préoccupation pour tous. Les radiations causées par la destruction de la piscine pourraient atteindre la côte Ouest en quelques jours, c'est donc un problème absolu de sécurité pour les Etats-Unis. " De quoi faire froid dans le dos.

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