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La Méditerranée, c'est "pas comme à Marineland"!

"Soyez vigilants!" C'est le maître-mot à bord de la vedette où ont embarqué à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) une cinquantaine de passagers désireux d'observer des cétacés dans leur milieu naturel.[AFP] "Soyez vigilants!" C'est le maître-mot à bord de la vedette où ont embarqué à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) une cinquantaine de passagers désireux d'observer des cétacés dans leur milieu naturel.[AFP]

"Soyez vigilants!" C'est le maître-mot à bord de la vedette où ont embarqué à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) une cinquantaine de passagers désireux d'observer des cétacés dans leur milieu naturel.

Quand les Français songent aux baleines, ils ont tendance à se projeter en Atlantique nord ou dans le Pacifique, pourtant, certaines croisent à seulement quelques encablures des côtes méditerranéennes.

Délimité par la presqu'île de Giens, le nord de la Sardaigne et le sud de la Toscane, le sanctuaire Pelagos accueille ainsi quelque 1.000 cachalots, 3.000 baleines (ou rorquals communs) et 25.000 dauphins. Selon Eve Jourdain, la biologiste à bord, l'été est la meilleure période pour les observer car les courants leur offrent une nourriture abondante.

Il est 09H30 lorsque la vedette quitte le port de Villefranche. A l'avant, les meilleures places, vigie imprenable sur la grande bleue. Pour augmenter ses chances de succès et ne pas quadriller à l'aveugle les 87.500 km2 du sanctuaire, la vedette est orientée par un Cessna qui, du ciel, repère les cétacés.

Vingt-cinq minutes plus tard, premier doigt pointé vers l'horizon. Fausse alerte. Il faut attendre dix minutes de plus pour crier victoire: "Là, là! Et là-bas aussi!" Un groupe de dauphins bleu-et-blanc, les plus fréquents en Méditerranée, prennent le bateau en chasse. On les aperçoit en transparence filer le long de la coque. Certains troupeaux peuvent atteindre jusqu'à 500 individus.

"J'espère qu'ils vont nous faire une démonstration", lance Mohamed, de la région parisienne, avant d'être ramené à la raison par Christine, son épouse: "Ici, on n'est pas à Marineland. Ils ne sont pas dressés pour apparaître quand le bateau se pointe..."

 

Champion d'apnée

Bercés par le roulis, certains s'assoupissent sous les rayons qui dardent sur le pont. Mais bientôt, le bateau ralentit, signe que le capitaine a aperçu un nouveau point d'intérêt: "Il semblerait que ce soit une journée à dauphins!" commente Eve Jourdain.

Cette fois, on aperçoit de nombreux jeunes, âgés de moins de trois semaines. On est en pleine période de reproduction. Effet garanti chez la Lyonnaise Elena, 8 ans, ébahie par ces bébés dauphins.

Au bout de deux heures, l'angoisse commence à poindre : verra-t-on des baleines? Christine a beau se répéter qu'"on est en milieu naturel et qu'elles font ce qu'elles veulent", tous scrutent l'horizon dans l'espoir d'apercevoir ce fameux souffle qui peut monter jusqu'à 6 mètres de haut.

Mais quelques encablures plus loin, jackpot! "Regarde Manu! On le voit super bien!" Lui, c'est un cachalot gris-brun de 17 mètres de long. Majestueux, il a la délicatesse d'attendre la vedette qui vient stationner à 50 mètres de lui.

Dérangé par un autre navire, il finit toutefois par replonger, projetant sa caudale vers le ciel, accompagné d'un "Aaahh" émerveillé collectif. Il remontera quelques minutes plus tard avant de repartir.

Champion d'apnée, le cachalot peut plonger jusqu'à 3 km de profondeur pendant une heure. Il remonte ensuite en surface durant 15 à 20 minutes pour reprendre de l'oxygène.

Même si en rentrant au port, certains ont dans la bouche comme un "goût de trop peu", tous gardent dans les yeux la plongée du cachalot, à l'instar de Céline, 43 ans, venue de Saint-Jean Cap Ferrat avec son fils: "C'était impressionnant. Voir sa queue sortir de l'eau comme ça, c'était trop beau!"

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