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Adaptation au changement climatique : la France devrait débourser 2,3 milliards d’euros de plus par an, selon une étude

Certains des investissements serviront à faire face à une «augmentation des risques» déjà existante. [ROMAIN PERROCHEAU / AFP]

Bâtiments, réseaux d'eau, d'énergie ou de transports, préparation des zones littorales ou de montagne... Selon une étude, il faudrait au moins 2,3 milliards d'euros de financements supplémentaires par an pour que la France puisse s'adapter au changement climatique.

Alors que le pays sort à peine d'un épisode de canicule précoce, un rapport de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE), publié ce jeudi 23 juin, évalue pour la première fois le coût de l'adaptation de la France face au changement climatique. Au total, 2,3 milliards d'euros seraient à investir chaque année.

«Pour l'instant on n'est pas prêt et notamment au niveau du financement» des mesures d’adaptation, relève Benoît Leguet, directeur général du groupe de réflexion Institute for Climate Economics (I4CE), qui a réalisé ce rapport.

L'adaptation «en général, c'est oublié, et le financement passe de la même façon au second plan», a-t-il regretté lors d'une présentation. Car si «c'est bien d'avoir des objectifs climatiques, c'est encore mieux si ces objectifs sont assortis d'un plan de financement pour accompagner les acteurs qui vont faire cette transition».

Dix-huit mesures proposées

L'étude définit dix-huit mesures, déclinées en trois grands chapitres, comme le financement de postes pour «améliorer l'animation et le pilotage de la politique d'adaptation» pour un montant global de 250 millions d'euros, ou le renforcement des services contribuant déjà à l'adaptation (météo, protection civile...) pour 540 millions d'euros, voire le financements dédiés pour des projets «déjà mûrs», notamment sur les réseaux d'infrastructures ou l'habitat, pour un total de 1,5 milliard d'euros.

Soit «au moins 2,3 milliards d'euros par an additionnels qui peuvent être mobilisés dès le prochain projet de loi de finances», insiste le rapport. «A court terme il faut s'assurer que le sujet de l’adaptation bénéficie d'un portage interministériel de haut niveau», si possible à Matignon, et des moyens humains et financiers, relève Morgane Nicol, une des auteurs.

Faire face à une «augmentation des risques»

Certains des investissements serviront à faire face à une «augmentation des risques» déjà existante, comme l'extension géographique et saisonnière des feux de forêt, qui va nécessiter plus de fonds pour les services de secours pour maintenir le même niveau d'efficacité, relèvent les auteurs.

Les 18 propositions vont de budgets relativement modestes, comme un «programme national exploratoire de santé publique pour anticiper et prévenir les risques climatiques», chiffré à 2,5 millions d'euros, à des enveloppes de centaines de millions.

Une «enveloppe annuelle de soutien à l'extension des bonnes pratiques d'adaptation en ville» est ainsi évaluée à 500 millions d'euros, tout comme les surcoûts dans les constructions futures «des bâtiments d'enseignement et de recherche». Car il importe que «les nouveaux investissements soient adaptés, notamment les décisions qui engagent des montants à venir bien plus importants que ces 2,3 milliards» d'euros, insiste un autre des auteurs, Vivian Dépoues.

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