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Réchauffement climatique : les huit dernières années ont été les plus chaudes de l'histoire dans le monde

De «grandes parties du Moyen-Orient, d'Asie centrale et de Chine, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique» ont établi un record annuel de températures, selon le C3S. [Francis Mascarenhas/REUTERS]

Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, selon le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus (C3S), publié mardi. Elles ont toutes battues de plus d’un degré les températures observées lors de l’ère pré-industrielle.

L’an 2022 est le cinquième plus chaud de l’histoire dans le monde. Depuis 2015, chaque année a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, selon le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus (C3S), publié mardi. Elles ont toutes battues de plus d’un degré les températures de l’ère pré-industrielle.

Malgré le refroidissement lié au phonème climatique La Niña, l’année 2022 a été «environ 1,2 °C» plus chaude que la période s'étalant de 1850 à 1900, avant les effets de la révolution industrielle sur le climat mondial. Selon le C3S, la dernière décennie a vu sa température moyenne grimper de 1,14 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.

une année 2022 historique en Europe, selon le C3S

Considéré comme le continent touché par le réchauffement climatique le plus rapide, l’Europe a connu une année 2022 historique, puisqu’elle se classe comme la «deuxième la plus chaude» de son histoire.

L’été dernier a été particulièrement dévastateur pour le Vieux Continent, avec des températures records dans toute l’Europe, une canicule au Royaume-Uni et des déficits importants de pluie en France, en Espagne et au Portugal.

Les températures estivales ont permis à l’Europe de battre un triste record : celui du plus grand nombre d’hectares brulés à cause des incendies touchant l’Espagne, la Slovénie, le Portugal, l’Allemagne et la France.

Pour certains pays européens, comme la Croatie, la Bosnie-Herzégovine ou encore la Suisse, les températures observées en 2022 ont pulvérisé le record national de chaleur.

Les événements climatiques extrêmes en hausse

D’après le C3S, l’Europe n’est pas le seul continent à avoir battu des records de températures l’an dernier. De «grandes parties du Moyen-Orient, d'Asie centrale et de Chine, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique» ont également établi un record annuel à ce niveau.

Le réchauffement climatique observé sur le globe a entrainé une augmentation des événements climatiques extrêmes aux quatre coins du monde. L’an dernier, le Pakistan et le Nigéria ont notamment été dévastés par des inondations historiques, alors qu’une partie de la Chine et de la Corne de l’Afrique a fait face à une canicule et une sécheresse causant d’importants dégâts.

Enfin, «l'étendue de la glace de la mer Antarctique a atteint un plancher record ou quasi record» l’an dernier selon le C3S, après avoir atteint en février dernier «le minimum jamais enregistré en 44 ans d'observations satellite».

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Les conclusions tirées «démontrent clairement que pour éviter les pires conséquences, la société devra à la fois réduire d'urgence les émissions de carbone et s'adapter rapidement à l'évolution du climat», a analysé Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S.

Pourtant, les chiffres publiées ce mardi sont alarmistes à ce niveau. En 2022, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) relevées dans l'atmosphère ont atteint un nouveau record de «417 partie par million (ppm)». Cette donnée représente une augmentation annuelle «d'environ 2,1 ppm, soit un taux similaire à celui des dernières années», selon le C3S.

Dans la même lignée, les concentrations de méthane, accentuant le réchauffement climatique de manière plus brève mais plus brutale, ont été de 1.894 parties par milliards (ppb) l’an dernier. Cela constitue une hausse «de près de 12 ppb, ce qui est supérieur à la moyenne, mais inférieur aux records des deux dernières années», selon le programme européen.

L’Accord de Paris, signé en 2015 sous l’égide de l’ONU, vise à limiter le réchauffement climatique sous la barre de 2 °C, en visant même les 1,5 °C. Pour tenir l’objectif ambitieux fixé, chaque pays doit faire un effort drastique en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre.

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