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Frelon asiatique : une proposition de loi étudiée ce jeudi au Sénat pour endiguer sa prolifération

L’insecte prédateur, qui est présent sur l’ensemble du territoire national, est très prolifique.[© Adobe Stock]

Véritable danger pour les abeilles, le frelon asiatique sera au centre des discussions ce jeudi 11 avril au Sénat. La chambre haute doit étudier une proposition de loi visant à lutter contre la prolifération de ce nuisible.

Depuis son apparition en France, en 2004, le frelon asiatique terrorise les apiculteurs. L’espèce, qui ne connaît aucun prédateur en Europe, est un véritable problème pour les éleveurs d’abeilles français. Une proposition de loi visant à endiguer sa prolifération doit être examinée ce jeudi 11 avril au Sénat.

L'objectif est de créer un plan national de lutte contre cet insecte, décliné en plans départementaux adaptés à chaque territoire. Selon le site de la chambre haute, «le texte vise à mieux flécher les financements pour la recherche, accompagner financièrement les collectivités territoriales et instaurer un régime d'indemnisation pour les ruchers en cas de dommages du fait des prédations».

Il est aussi question d'instaurer une «indemnisation proportionnelle aux dommages occasionnés par les frelons aux ruchers» et d'obliger les propriétaires à déclarer les nids de frelons asiatiques, afin que le préfet procède à leur destruction.

Pour la filière apicole, les pertes liées à ces insectes sont estimées à 11,9 millions d'euros par an. Les frelons asiatiques fragilisent les essaims d’abeilles de deux manières : ils nourrissent leurs larves du thorax des abeilles d’une part, et stressent les butineuses par leur présence, les dissuadant de sortir. 

L’insecte prédateur, qui est présent sur l’ensemble du territoire national, est très prolifique. «Rien n’arrête sa progression. On perd des ruches par centaines», a déploré à l’AFP Christian Guespin, apiculteur et vice-président du Groupement de défense sanitaire des abeilles des Côtes d’Armor (GDSA22). 

«De 2,6% à 29,2% des colonies d’abeilles», représentant plus de 300.000 ruches, «pourraient disparaître chaque année en France», selon une étude de l’université Paris Saclay et du Muséum national d’histoire naturelle.

La solution du «piégeage de printemps» 

Aux prémices du printemps, les femelles reproductrices des colonies de frelons asiatiques sortent de leur période d’hibernation. Pour éviter la propagation de milliers d’individus, les apiculteurs ont prévu d’utiliser la méthode du «piégeage de printemps».

À l’aide d’un récipient rempli d’un appât liquide, sucré et alcoolisé, les éleveurs d’abeilles attirent les frelons qui ravagent les ruches. Ce récipient, constitué de cônes d’entrée, permet aux insectes de rentrer dans le piège, mais empêche toute sortie.

Certains pièges ont des parois ajourées, qui laissent libre-cours à tous les insectes, sauf les frelons asiatiques, qui sont plus gros. «Pour limiter les impacts collatéraux sur la biodiversité», le plan national 2024 de lutte contre le frelon, publié le 27 février dernier, prescrit les guêpiers qui laissent s’échapper au maximum les autres insectes.

En 2023, le GDSA22 avait lancé une campagne départementale de piégeage printanier. À Trégastel (Côtes-d’Armor), l’opération avait permis de capturer 1.146 fondatrices en six semaines. Ainsi, au cours de l’année, 53 nids de frelons asiatiques avaient été dénombrés au sein de la commune, contre 90 en 2022, sans piégeage printanier. 

Si les études scientifiques étayant la pratique d’un piégeage précoce font encore défaut, son efficacité est donc déjà visible sur le terrain. Dans le Morbihan, la Vendée et les Pyrénées-Atlantiques, où le piégeage a été pratiqué entre 2016 et 2019, une baisse de nids de frelons a été constatée par l’Institut de l’Abeille

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