Porté par un collectif de scientifiques, un projet baptisé «Asgardia» a pour ambition de créer la première cité libre de l'espace.
Cette ville en apesanteur servirait à développer la recherche scientifique, exploiter des astéroïdes et aussi protéger la Terre des météorites susceptibles de s'écraser à sa surface. La cité spatiale serait ouverte à tous et ne serait pas gérée par un consortium de pays. Elle serait ainsi totalement indépendante, rapporte la BBC. «Asgardia» est décrite par ses père fondateurs (une quinzaine de scientifiques) comme «le prototype d'une société libre et sans restrictions basée sur la connaissance, l'intelligence et la science, ainsi que la reconnaissance de la valeur ultime de chaque vie humaine», peut-on lire sur le site internet qui lui est dédié.
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D'ailleurs, il est déjà possible de s'inscrire sur ce dernier pour devenir citoyen de la future nation. Pour le moment, 35.000 personnes ont franchi le pas en moins de 24 heures. Une fois les 100.000 adhésions atteintes, il sera «officiellement possible de demander le statut de pays à l'ONU», explique Igor Ashurbeyli, le scientifique et homme d'affaires à la tête de cette entreprise. Il est même possible d'envoyer ses propositions pour le drapeau ou encore l'hymne de l'hypothétique pays.
Un projet crédible ?
Cependant, des doutes subsistent quant à la faisabilité de la cité spatiale. Son site indique qu'un lancement de satellite est prévu avant fin 2017 sans donner plus de détails. Pas un mot non plus sur le financement de ce projet titanesque alors que la Station spatiale internationale (ISS) a coûté la bagatelle de 100 milliards de dollars. Enfin, se pose la question de la légalité. Cité par le site Popular Science, le chercheur Frans von der Dunk, qui étudie la réglementation des activités spatiales, souligne le fait qu'Asgardia est décrit comme une «nation», et non pas comme un pays.
Or, une nation peut être définie sans avoir besoin d'appartenir à un pays géographiquement indépendant, explique le chercheur, qui cite l'exemple des nations amérindiennes. Pour créer un pays, en revanche, celui-ci doit être reconnu par la communauté internationale. Pour cela, les citoyens doivent vivre physiquement dans cet Etat, chose impossible pour «Asgardia». Le traité international de 1967 décrète que chaque Etat est responsable de ce qu'il envoie dans l'espace. Et il est impossible de s'approprier un territoire, que ce soit sur une autre planète ou en orbite. De quoi mettre du plomb dans l'aile à «Asgardia».