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«Violeur de la Sambre» : le procès de Dino Scala s'est ouvert devant les assises du Nord

Dino Scala, surnommé le «violeur de la Sambre», comparaît à partir de ce vendredi 10 juin aux Assises du Nord. Il sera jugé pendant un mois pour de nombreux viols, tentatives de viol et agressions sexuelles.

Trente ans de viols et agressions et pas moins de 56 victimes : Dino Scala, le «violeur de la Sambre», est jugé à partir de ce vendredi aux assises du Nord pour 17 viols, 2 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, commis entre 1988 et 2018.

Crâne rasé, en chemise et pull gris, cet ancien ouvrier, aujourd’hui âgé de 61 ans, s'est présenté devant la cour d'assises l'air grave, face à quelques dizaines de partie civiles. Il a d'ores et déjà reconnu «la grande majorité des faits», qui étaient presque tous situés à proximité de la Sambre, rivière traversant la frontière franco-belge, d’où son surnom. Il conteste cependant toujours «une quinzaine» d’agressions «formellement et de manière constante».

Parmi ses victimes, la plus jeune avait 13 ans, et la plus âgée 48 ans. Beaucoup ne croyaient plus à une issue judiciaire, des dizaines d’années après les faits. «Elles espèrent pouvoir enfin mettre un point final à ce qui leur est arrivé, avoir un début d'explication et être entendues, comprises», a commenté Me Caty Richard, avocate de trois d'entre elles.

retrouvé grâce à la vidéosurveillance

L'information judiciaire a débuté en novembre 1996 avec la plainte d'une femme de 28 ans, violée le long d'une voie rapide à Maubeuge. Un homme est sorti de l'ombre, a-t-elle raconté, lui a demandé s'il lui «avait fait peur», avant de l'étrangler et de l'entraîner dans un taillis. Son sperme a été retrouvé dans l'herbe. De nombreuses victimes sont recensées dans la même zone les semaines et mois qui suivent, avec le même mode opératoire : les faits se produisent généralement au petit matin, sur la voie publique. L'homme surgit de l'ombre, derrière la victime, puis l'étrangle avant de la traîner à l'abris des regards pour la violer.

Pendant des années, la police a multiplié les investigations et comparaisons d'ADN, sans succès. En 2003, un premier non-lieu est alors prononcé. L'affaire a toutefois connu un nouveau rebondissement en 2006 après une série d'agressions en Belgique. D'autres plaintes plus anciennes sont alors rapprochées du dossier, mais les enquêteurs n’ont toujours pas mis la main sur le coupable.

Ce n’est qu’en 2018 que le violeur est arrêté, après l’agression d’une adolescente de 15 ans en Belgique. Une Peugeot 206 avait été filmée par la vidéosurveillance, à proximité. Le conducteur, Dino Scala, a été arrêté quelques semaines plus tard à Pont-sur-Sambre. Son ADN a alors été comparé puis retrouvé sur plusieurs scènes de crime. Il a avoué une quarantaine d'agressions dès sa garde à vue, se justifiant par des «pulsions».

Dino Scala doit donc être jugé jusqu'au 1er juillet, mais la date du verdict «tributaire de la durée des débats», selon le parquet.

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