En direct
A suivre

Infirmière tuée au CHU de Reims : les obsèques de Carène Mezino ont été célébrées

La famille de Carène Mézino a remercié «l'ensemble du personnel du CHU de Reims pour son dévouement». [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Les obsèques de Carène Mezino, l'infirmière du CHU de Reims poignardée à mort par un patient, ont été célébrées ce jeudi 1er juin, dans la basilique Saint-Rémy.

Après la colère et l'indignation suscitées par la mort de Carène Mezino, infirmière de 37 ans tuée par un patient au CHU de Reims le 22 mais dernier, le temps était au recueillement, ce jeudi 1er juin. Ses obsèques se tenaient en la basilique Saint-Rémy et des haut-parleurs ont été installés pour que la messe puisse être suivie de l'extérieur.

Le faire-part rédigé par la famille indiquait que les proches de la défunte ne voulaient «ni fleurs, ni plaques, ni couronnes». Ils prévoyaient en revanche de «recueillir des dons sur place» afin de les reverser à une association qui sera choisie ultérieurement.

Les personnes de la fonction publique avaient été invitées à se présenter à la cérémonie «en tenue de fonction [...] afin de souligner leur engagement». 

Le 22 mai dernier, Carène Mezino, mère de deux enfants, a été attaqué sur son lieu de travail par un homme de 59 ans armé d'un couteau. D'après Sandrine Calvy, responsable CGT-Santé dans la Marne, l'agression s'est déroulée dans l'unité de médecine du travail de l'hôpital, située à côté du service de psychiatrie où était suivi le suspect.

Carène Mezino se trouvait dans les vestiaires lorsqu'elle a été poignardée et les «nombreuses heures de prise en charge au bloc opératoire et en réanimation» n'ont pas suffit à la sauver. La deuxième victime de l'attaque, une secrétaire médicale de 56 ans, est quant à elle tirée d'affaire.

Une volonté de vengeance

Immédiatement interpellé, l'agresseur, qui souffre «de schizophrénie et de paranoïa» a déclaré avoir voulu «se venger» du «personnel hospitalier, se disant «maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique». Il a non seulement reconnu les faits mais a avoué avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois. Déjà mis en examen en 2017 pour des «violences aggravées» commises «avec un couteau», ce Rémois a été écroué le 24 mai dernier pour «assassinat» et «tentative d'assassinat».

Dix jours après cette agression mortelle l'émoi est toujours aussi vif au sein de la profession. Les promesses de «tolérance zéro» formulées par le gouvernement à l'égard des violences envers les soignants n'ont pas convaincu, la plupart des syndicats hospitaliers dénonçant une «opération de communication».

Quatre des cinq principales formations (CGT, FO, SUD, Unsa) ont boycotté la réunion proposée par le ministre de la Santé, François Braun, le 25 mai dernier. Le secrétaire général de FO-Santé, Didier Birig, a décrit un ministère «aux abonnés absents» sur «les effectifs, les budgets, les conditions de travail», qui constituent selon lui le fond du problème.

Son homologue de l'Unsa-Santé, Yann Le Baron, a confirmé, estimant que «changer des digicodes et mettre des caméras, c'est pas ça qui fera la sécurité. La sécurité, elle sera là quand il y aura les effectifs nécessaires pour prendre en charge correctement les patients».

Soulignant l'importance du recueillement en hommage à Carène Mezino, Didier Birig avait appelé à «laisser passer les obsèques avant de faire quoi que ce soit». Mais, après la cérémonie, les syndicats comptent bien se faire entendre : dans un communiqué commun, ils ont appelé à une «mobilisation nationale» le 20 juin. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités